Premier album que ce "Cinematic" pour les américains de Case In Theory qui sont apparus du côté de la baie de San Francisco en 2006. Ce nouveau venu œuvre dans le Rock Atmosphérico-Alternatif un brin Progressif et un chouilla Pop. Assénée sans ambages, l'annonce peut provoquer chez le lecteur une légère élévation du sourcil droit, façon Jack Nicholson. C'est à cet instant que le chroniqueur attentionné doit agrémenter son choix d'étiquette du genre musical d'adjectifs évocateurs et de noms de groupes œuvrant dans des contrées similaires ou au moins approchantes. Alors c'est parti !
Case In Theory propose un Rock épuré un brin Pop, moderne, plutôt tranquille, avec quelques fractures dans les atmosphères développées les complexifiant avec richesse. La production est limpide, puissante, la recherche de la mélodie qui bouleverse omniprésente, le ton est mélancolique voire hypnotique, les guitares d'une sensibilité à fleur de peau, parfois incisives, parfois cristallines, la voix envoutante et expressive. Voilà qui devrait commencer à vous parler, provoquer la fuite des uns et attirer l'attention des autres. Il en est ainsi des carcans stylistiques. Tant pis pour les uns donc car ils viennent de passer à côté d'un opus à faire frémir les âmes sensibles dotées d'oreilles musicales. Continuons pour les autres et allons-y pour les références !
Case In Theory rappelle surtout Dredg et Placebo et un tantinet Incubus. Si ça vous parle vous savez où vous mettez les pieds et vous l'aurez donc compris, ce n'est pas forcément dans la fange musicale.
Onze titres parsèment cet opus assez court (moins de 40') et parmi ceux-ci trois instrumentaux plus envoutants les uns que les autres (ils devaient à la base enluminer un documentaire sur le surf) que sont "Mavericks" et ses guitares distordues proprement, "Mavericks III" et ses six-cordes trémolo et "Mavericks IV" et ses grattes acoustiques (mais où est donc passé "Maverick II" ?). Reste donc huit titres chantés, dont une bombe à la Placebo ("Run Like Hell") qui pourrait (tous), les doigts dans le nez, hanter les ondes radio si les cucurbitacées qui s'occupent de la programmation avaient des oreilles. Pour les sept autres, notons à tous coups des arrangements "aux petits oignons", un pouvoir relaxant des ambiances, des guitares riches, variées et magnifiques et des mélodies "enveloppantes" vraiment aguicheuses.
Amis mélomanes, gourmets des beaux sons, chasseurs d'ambiances et musiciens rêveurs impénitents, tâchez de ne pas passer à côté de cette galette de charme car vous commettriez là une erreur de jugement qui ne serait pas digne de votre curiosité et de votre ouverture d'esprit légendaires. Foi de fan de Hard Rock Mélodique, voilà bien un disque hors de mes sentiers battus favoris qui m'a laissé pantois.