Le genre Hard Rock Bluesy a vécu depuis son apparition dans les années 70. C’est que par définition, ce style évolue peu et possède une marge de manœuvre bien moins large que celle du Rock Progressif par exemple. Alors qu’attendre de ce genre musical en 2012 ?
Avoir affaire à un guitariste solide et habile ? C’est bien le cas du susmentionné Philip Sayce, chanteur guitariste canadien qui a fait ses classes en enregistrant 4 années avec Jeff Healey ou encore Melissa Etheridge.
Apporter assez de fraîcheur et de piment à son jeu pour sortir du lot ? Un autre oui ! Ayant ouvert ces dernières années pour des groupes comme Deep Purple ou ZZ Top, Sayce possède des influences à la Lenny Kravitz voire à la Glenn Hughes pour le côté Funk, sachant aussi, quand l'ambiance le nécessite, donner une sensibilité toute proche de celle d'un Stevie Ray Vaughan. Ces comparaisons disparaissant après quelques écoutes et chaque solo étant un vrai moment de plaisir, notre seconde exigence est comblée.
Enfin, posséder un bon sens de la compo ? Une fois de plus, Philip Sayce comble nos espoirs. Cet album, il le voulait sincère, honnête et résolument positif dans son esprit. Enregistré à l'ancienne, gardant souvent le premier jet, "Steamroller" se veut brut, saturé et cru. Section rythmique lourde, batterie raisonnante et guitare au son métallique et tranchant, tout vient porter des compos à l'esprit souvent proche de celui d'un Jimi Hendrix. Le titre éponyme, comme 'A Mystic' un peu plus loin, sont de brillants hommages à peine déguisés à ce héros des 60's.
Et l'album démarre très fort. D'ailleurs, notre amoureux de la Fender Stratocaster a concentré ses meilleures cartouches dans la première moitié, laissant pour la fin quelques titres plus légers comme cet instrumental final sympa mais moins saisissant que les premières salves. Ainsi 'Stung By A Woman' chanté avec une voix de tête très convaincante possède un côté Funk grisant à l'instar d'un 'Beautiful' peut être plus maintream. 'Black Train' prouve que ses ouvertures en premières parties de Purple l'ont inspiré et que de 'Black Train' à 'Black Night' il n'y a qu'un mot et quelques gros accords en plus. Mais une fois de plus, quel plaisir ! Toujours dans la catégories grosse réussite nous retrouvons les superbes ballades 'Marigold', très touchante, où la voix, la mélodie et une ambiance douloureuse, s'associent pour un grand moment de Rock tendre, et la bluesy 'Holding On' sur laquelle on retrouve toute la sensibilité et la finesse du touché de Sayce supporté pour l'occasion par un Hammond, conférant au tout une touche très Double Trouble.
Allez: un dernier pour la route avec 'Rythm & Truth', gavé de chœurs et enchainant des structures très différentes mais jouissives. Il y a dans ce titres de quoi en faire trois, mais notre homme ne cherche pas à capitaliser sur un unique riff et c'est l'une des raisons de la réussite de "Steamroller".
En un mot comme en cent, "Setamroller" apporte tout ce qu'un fan de Blues Hard Rock peut être en droit d'attendre en 2012, alors ne boudez pas votre plaisir ! Coup de Cœur !