Apparemment, notre homme tient beaucoup à conserver secrète l’identité s’abritant derrière le patronyme de Freebo (Non, il n’est pas question de FAI ni d’ADSL!). Difficile de glaner quelque chose à ce sujet, si ce n’est de vagues indices s’échappant du site officiel… Et pourtant, ce monsieur Freebo doit être bien connu du milieu artistique californien, et largement au-delà, tant il a passé d’années à faire chanter sa basse pour les plus grands noms de la musique américaine ou anglo-saxonne: Bonnie Raitt, Ringo Starr, Neil Young, et bien d’autres encore.
Fort d’une telle expérience et d’un tel CV de musicien interprète, c’est sans retenue aucune qu’il saute le pas de la composition au début des années 2000. Pour ce quatrième album, on le retrouve en compagnie d’une véritable armée en lieu et place d’un line-up conventionnel, et c’est dire à quel point sa musique est riche d’influences - et qu’elle inspire la confiance.
C’est bien simple, pas un instrument ne semble manquer à l’appel ! Et ce nouveau projet en tire parti très intelligemment. Pendant que de leur côté, basse et guitares se mettent en devoir de déployer leurs meilleurs atours d’actrices blues-rock, le jeu de leurs compléments harmoniques et stylistiques témoigne d’un équilibre parfait, prenant place dans une partition sonore où aucun élément n’étouffe son voisin, au contraire où chacun est la ponctuation ou la répartie d’un autre. En deux mots, arrangements et orchestration gratifient l’auditeur d’une production sans faille.
Et si vous aimez le Blues et ses déclinaisons, vous aimerez cet album, quelles que soient les couleurs de vos humeurs favorites : adeptes des ballades oniriques, vous serez comblés par 'On A Parallel Together' et 'Standing Ovation'. Si ce sont les nuances nostalgiques et mélancoliques qui obtiennent vos préférences, vous trouverez matière à écouter avec 'There’s No Place Like Home', 'That’s What Love Is', 'I Don’t Believe In Yesterday' ou encore avec le titre éponyme. Mentions Très Bien pour les deux derniers, chacun délivrant sa répartie au chant avec la plus extrême délicatesse (à l’accordéon pour 'I Don’t Believe In Yesterday' et au violon/violoncelle pour 'Something To Believe').
Et vous aurez également de quoi satisfaire vos oreilles avec le reste, si votre credo est celui des rythmiques festives : 'She Loves My Dog More Than Me' en costume de swing-fanfare, affichant toute la bonhomie de ses cuivres , 'My Personal GPS' aux saveurs country-blues, 'If Not Now When' aux allures de Rock’n’roll de piano bar, ou encore le groovy 'Sometimes It’s For Nothing', en conclusion rhythm’n’blues saupoudré gospel.
Les mélodies sont assez classiques, mais elles sont à la fois aériennes, sincères et directes; en un seul qualificatif, touchantes. Et le vocal de Freebo se montre en phase avec son writing : timbre et profondeur varient opportunément selon les morceaux, participant étroitement à l’ajustement de l’orientation émotionnelle; ici également, c’est une franche réussite.
Une rare sensibilité d’écriture et une application toute particulière dans le soin porté à l’interprétation se conjuguent pour faire de "Something To Believe" un moment musical de grande qualité. A ne pas manquer !