Fondé en 2008 par Didier Strentz dans la région de Metz, Amnega nous propose avec "Red Bracelet" son tout premier album studio. Si la formation est toute jeune son guitariste et chanteur a déjà pas mal roulé sa bosse dans la scène métal hexagonale. Strentz s'est en effet illustré comme bassiste dans les années 90 pour Boost et Mercyless et après une petite période de silence il est de retour avec sa formation.
Musicalement Amnega propose un thrash assez incisif avec quelques aspects death, notamment par l'influence de Benoit Decker, jeune guitariste pétri de talent et grand amateur du genre. Strenzt et ses acolytes nous balancent 9 titres incisifs et mordants, caractérisés par un chant très écorché souvent hurlé et manquant malheureusement parfois d'un peu variation. Mais ce petit défaut s'estompe vite au fur et à mesure que les titres s'écoutent, car Amnega va au delà d'un thrash classique typé années 80 grâce à un son de grande qualité, des passages plus modernes et même des petits moments d'accalmie.
"Visual Impact" et "Flores Martyrum" prennent directement à la gorge ! Ces deux titres s'avèrent très rapides et sont hurlés par un Strentz possédé tant il force sa voix. Les quelques passages chantés sur les couplets de "Visual Impact" permettent de reprendre un peu son souffle mais ce n'est que pour mieux faire repartir la machine de plus belle.
Mais petit à petit Amnega fait évoluer sa musique. Avec "The Crusader" on retrouve des passages chantés plus présents, des soli assez mélodiques mais aussi un ton général qui oscille entre thrash et death avec une belle efficacité, en particulier sur la partie finale. Et celle-ci envoi directement sur un excellent "Emerged From The Dark", sombre, chanté de façon plus lourde, qui se positionne entre le doom et le death métal, pas loin du Paradise Lost actuel.
Puis après deux bons morceaux plus classique de thrash, "Know Unto Gold" et "Sinequanone", apparait enfin le titre à part de l'album, "Rejected Sense", qui lui donne un fort supplément d'âme. Dans un registre plus soft la chanson sonne comme le Kreator de l'époque "Endorama" avec un petit aspect gothique pas désagréable et très rock dans l'esprit.
Ce morceau finira de convaincre à coup sur que ce "Red Bracelet" est une excellente surprise en matière de thrash death métal. Pour un groupe indépendant et sans grosse structure pour l'épauler, Anmega réussit un réel coup de maître et se place d'emblée dans le peloton des espoirs d'une scène française très vivace. Il faudra en tout cas suivre de prêt la suite de ses aventures tant on sent qu'avec plus moyens et d'expérience le groupe a les moyens de frapper très fort.