Allan Théo chroniqué dans Music Waves ? Et pourquoi pas les 2B3 pendant que nous y sommes ! C’est exactement le type de réaction logique du lecteur un minimum averti sur le paysage musical français de qualité des années 1990. En effet, Allan Théo a connu son heure de gloire en 1998 avec le méga-tube "Emmène-moi", mais alors vous allez me demander qu’est-ce que vient faire une chronique d’Allan Théo sur Music Waves ? Tout simplement parce que le bonhomme, après s’être essayé au folk sur "Soupir" et au rock sur "THEO", revient avec un album aux sonorités néo-metal produit par les internautes sur My Major Company. Pour finir de convaincre les plus metalleux d'entre nous, sachez que l’album a été mixé par Stéphane Buriez (Loudblast), gage certain de crédibilité et premier pas vers la qualité...
Dès les premières notes introductives, les sceptiques seront rassurés sur le contenu par le biais de l’excellente entame "Dessine-moi" donnant le ton de la plus belle des manières. Et même si les onze titres en présence sont assez inégaux avec quelques passages à vide ("Reprends les Armes"), les sonorités globalement néo metal collent parfaitement aux thèmes développés, que ce soit la désillusion rencontrée dans le quotidien professionnel ("Vivre au Soleil"), la vie privée ("Dans ce Monde"), le sexe ("Les Yeux Fermés")… d’un Allan Théo qui verse plus que jamais dans le côté sombre... Côté sombre parfaitement retranscrit dans le titre au clip polémique "Je Dérive" où tous les éléments susmentionnés sont repris avec comme scène paroxysmique le héro Mister X (alter égo schizophrène d’Allan Théo) totalement nu trucidant la femme avec qui il a couché quelques minutes auparavant !
Véritable volonté artistique ou énorme coup marketing pour revenir sur le devant de la scène ? Qu’importe ! Seule la musique doit guider notre jugement. Qu’on aime ou pas le genre, on ne peut que saluer le virage artistique d’Allan Théo qui endosse particulièrement bien le costume du néo-métalleux. En témoignent les titres phares comme "Dessine Moi" dans une veine électro-metal symphonique clairsemé de hurlements rageurs particulièrement bien sentis, le fameux "Je Dérive" qui, au-delà de son clip contreversé, a des faux airs de Linkin Park voire des relents de Watcha au moment des phrasés rappés ou encore l’instrumental symphonique crescendo ("Versus") totalement hypnotique. Seul bémol toutefois, quelques refrains mélodiques en français pouvant décrédibiliser l’ensemble en associant textes et intonations un brin niais.
Music Waves étant reconnu pour son ouverture d’esprit, il était donc logique qu’un artiste comme Allan Théo soit mis en lumière dans nos pages et quand on voit le résultat, on se dit que l’ouverture d’esprit a du bon… Mieux, on attend la suite avec impatience pour constater la maturation du virage musicale d’Allan Théo.