Un an après son prometteur Ep éponyme, Ratt a réussi à se faire remarquer par Atlantic et s’ouvre ainsi les portes d’une major avec tout ce que cela peut comporter de moyens d’enregistrement et de possibilités scéniques. Avec Beau Hill à la production, le son du quintet californien prend de l’ampleur et gagne en clarté, même si la batterie triggée typique de l’époque n’a pas forcement bien vieilli. Si le line-up n’a pas changé, nous retrouvons également la charmante Tawny Kitaen sur la pochette dans une position aguicheuse.
Autre lien avec la précédente livraison discographique des rongeurs, le titre "Back For More" est à nouveau interprété, mais dans une version épurée qui gagne en efficacité tout en étant toujours portée par la slapping de Juan Croucier, alors que l’entêtant "In Your Direction" fut écrit par Pearcy à l’époque où le combo s’appelé encore Mickey Ratt. L’ensemble reprend la même recette que sur "Ratt", à savoir une paire de guitaristes très complémentaire avec un Robbin Crosby assurant l’essentiel des fondations pendant que Warren DeMartini dégaine régulièrement des soli incendiaires à la technique impeccable. Si le chant de Stephen Pearcy pourra paraitre un brin monocorde, ce dernier fait cependant preuve d’un mélange d’énergie et de vice qui lui donne une personnalité très affirmée. Enfin, la section rythmique ne souffre d’aucune faiblesse, propulsant chaque morceau avec force et dynamisme.
Si l’ensemble est cohérent, s’appuyant sur des ingrédients communs à bases de riffs hyper efficaces et de refrains accrocheurs, chaque titre marque son territoire, empêchant "Out Of The Cellar" de souffrir d’une trop grande linéarité. Nous pourrons citer les hits que sont l’introductif et mélodique "Wanted Man", l’imparable "Round And Round" avec son riff nerveux et sa basse martelée, et "Lack Of Communication" martial et au refrain obsédant. De son côté, "You’re In Trouble" offre une ambiance jungle en introduction pour enchainer sur une montée en puissance s’appuyant sur une rythmique syncopée et un refrain libérateur, alors que Ratt prouve qu’il peut également sérieusement appuyer sur l’accélérateur à l’occasion de brulots rapides et concis tels qu’un "She Wants Money" aux bases punkisantes, ou un "I’m Insane" nerveux doté d’un solo cinglant. Enfin, les Californiens sont également capables de construire quelques perles plus élaborées, comme "The Morning After" avec son riff en cavalcade et son refrain soigné, ou "Scene Of The Crime" construit en symétrie autour d’un refrain entêtant, et dont l’introduction et reprise en outro, alors que certains se poseront la question de savoir si elle n’a pas inspiré un certain groupe du nom de Guns ‘n Roses pour son "Sweet Child O’Mine" trois ans plus tard.
C’est donc un album référence du Hard-Glam US que nous balance Ratt, et ceci dès son premier essai. Reste à savoir si le quintet saura confirmer les espoirs exposés dans ce "Out Of The Cellar". En attendant, voici un opus que tout amateur du genre se doit de posséder dans sa discothèque sous peine de passer à côté d’un incontournable !