Une préférence pour le K, des tréma un peu partout dans des titres de "chansons" à l'accord étrange, des paroles incompréhensibles même lorsqu'elles sont en français, une (que dis-je, des) basse(s) omni-présente(s), un batteur qui, sans égaler le génie du Maître se retrouve mixée très en avant, et une musique hypnotique, à la rythmique entêtante, sans aucune limite et dont le style s'avère proprement indéfinissable... Oui, tout dans ces aspects rappelle la folie du Magma de Christian Vander, si ce n'est dans la forme, somme toute différente du Zeuhl, du moins dans l'esprit qui anime le sextet tarbais qui nous livre ici son troisième album.
Amateur de musique parfaitement structurée et codifiée, esprit vagabond en recherche de mélodies harmonieuses ou encore fervent de jazz, style accolé inexplicablement à la chronique du précédent album par mon confrère (sic !), passez votre chemin, la désillusion sera cruelle. L'ouragan prend forme après à peine deux minutes d'une entame plutôt "classique" façon rock alternatif musclé. La suite ? Une torture absolue.
Torture des sonorités soumises à de multiples effets parvenant même à donner une couleur électro à une musique qui ne s'en approche pourtant guère. Torture rythmique de par la combinaison des trois basses, véritable soutien infernal de chaque titre. Torture enfin des oreilles de l'auditeur, soumises à une combinaison sonore à la limite du soutenable, dont l'effet dévastateur se retrouve renforcé par des hurlements faisant régulièrement office de chant.
Côté instrumentation, le travail technique est indéniable, mais que dire des heures passées à mixer tout cela, ajouter des effets et autres bidouillages en tous genres pour aboutir à une musique à nulle autre pareille ?
Le résultat ? Autant vous l'avouer, même si je m'incline devant la "qualité" technique indéniable de l'ensemble, ce style de musique est loin de combler mes attentes musicales et de susciter une quelconque émotion, engendrant au fil de l'écoute crispation, stress musical et rejet final. A ne pas mettre entre toutes les oreilles.
NB : Après la publication de cette chronique, le groupe nous a contacté pour apporter une précision importante que je vous rapporte ci-après.
Nous voulions juste apporter une précision technique à la chronique, vous avez extrapolé sur le travail studio de l'album, il faut savoir qu'aucun effet n'a été rajouté en post-production, tout est joué live en 3 jours, l'unique travail de studio, outre la prise de son, est le mixage.