Contrairement à ce que pourrait faire croire son nom, Rebel Yell n'est pas un groupe extrait du fin fond d'un quelconque Etat du sud des Etats-Unis et ne joue pas non plus du rock sudiste. En effet, Rebel Yell, qui évolue sous le forme d'un quartet, est un groupe créé en 2008 et originaire de la petite ville belge de Meeuwen. Après un premier EP "Welcome To The Show" paru en 2009, c'est en 2011 que Rebel Yell dévoile son tout premier album "Rebels On The Loose".
Passons sous silence la majorité des influences revendiquées par Rebel Yell, car la musique pratiquée par ce groupe n'est rien d'autre qu'un classic-rock des plus conventionnels qui soit, mais du haut du panier malgré tout. Il n'est pas sans évoquer ici et là d'autres groupes passés (Led Zeppelin, Thin Lizzy etc.) et présents s'adonnant au même genre musical. Par exemple, pour le présent, "Kill Girl Kill" n'est pas sans rappeler les Suédois de Bonafide, mais en moins accrocheur. Cet opus ne propose donc aucune réelle surprise et la seule véritable personnalité du groupe tient à la voix plutôt aigüe de son chanteur, laquelle ne sera pas au goût de tous le monde et aurait gagné à être plus adipeuse.
Néanmoins, force est de constater que le groupe belge maîtrise parfaitement son sujet. D'abord, les amoureux de la gratte y trouveront leur compte. En effet, chaque composition contient de jolis soli et propose des breaks de guitare généralement inspirés. Ensuite, sans pour autant déroger à la cohérence du tout, chaque composition se démarque des autres grâce à un vrai travail d'écriture. On sent que Rebel Yell a vraiment bossé ses compositions pour proposer une réelle musicalité, à l'instar du titre final et instrumental, "Godspeed", qui pourrait résumer à lui seul la quintessence de cet opus. Nonobstant, certains titres retiennent plus particulièrement l'attention. Il en va ainsi du titre éponyme d'ouverture aux riffs et au refrain accrocheur, de "Home Sweet Beer" une des compositions les plus nerveuses et aux soli de guitares détonants, ou bien encore du remarquable "Speakin In Riddles" au break terriblement accrocheur.
Au final, Rebell Yell nous offre un premier album qui nous met le cul entre deux chaises. En effet, s'il se laisse écouter avec un évident plaisir, il ne propose pas une musique réellement renversante. "Rebels On The Loose" propose un classic-rock certes maîtrisé et accompli, interprété par des musiciens assurément émérites, mais il y manque un petit quelque chose indéfinissable. Sans doute desservi par une production sans amphétamine, ce "Rebels On The Loose" manque-t-il aussi de ce petit grain de folie addictif. Voilà le genre de disque qui ne démérite assurément pas mais qui risque fort de ne pas marquer les esprits. Et c'est vraiment dommage, car les musiciens de Rebel Yell ont vraiment quelque chose à exprimer.