Après « Flowing Portraits », un premier essai très convaincant, les Italiens de Soul Secret reviennent à la charge ce « Closer To Daylight » au titre fort appétissant. Il faut savoir que les membres du groupe ont connu des difficultés lors de son enregistrement puisque le bassiste de la formation, Lucio Grilli, a décidé, 5 jours avant le passage en studio, de quitter le groupe tout comme le chanteur Michel Serpico (qui lui était parti en 2009, pour des problèmes de santé). Fort heureusement, des remplaçants ont été rapidement trouvés en la personne de Claudio Casaburi à la basse et Fabio Manda au micro !
Soulignons tout d'abord que ce groupe possède une vraie personnalité ! L’aspect mélodique de leur musique est extrêmement soigné et travaillé sans pour autant laisser de côté la technique, et vice-versa. Il suffit d’écouter le refrain de ‘Checkmate’, (même si l’intro de ce même morceau ressemble de manière troublante à celle d’un certain ‘Root Of All Evil’ de « Dream Theater »…) puis l’intro de ‘River’s Edge ‘ pour s'en convaincre. J’ai beau être musicien, je ne pourrais vous décrire de manière aussi précise que mon confrère ayant chroniqué leur précédent opus les cadences rythmiques infernales utilisées tout au long de l’album, mais ce que je peux dire, c’est que ça envoie !
De plus, dans ce genre si fermé et quelque peu usé qu’est le métal progressif, il est très difficile de ne pas être un vulgaire clone des maîtres que sont « Dream Theater » ou consorts mais la singularité est ici bien présente. Les musiciens parviennent à varier leur musique tout en gardant une certaine empreinte artistique. On peut le voir notamment sur la sublime intro de l’exceptionnel ‘Pillars Of Sand’ où la technique n’est pas une simple démonstration de talent mais réellement là pour servir la musique, ce qui est malheureusement bien trop rare dans ce style musical… Sans parler du court, mais jouissif solo de slap que le talentueux bassiste Claudio Casaburi nous offre ! On peut également citer ‘October 1917’, titre calme et assez bon dont le thème principal est repris dans le superbe ‘Behind The Curtain’, sa suite directe (les deux titres s’enchaînent parfaitement bien).
Parlons enfin d’Aftermath’, la pièce la plus longue de l’album (16 minutes). Ici, les Italiens alternent passages très techniques et encore une fois rythmiquement diaboliques et moments plus mélodiques fort intéressants. En plus du chanteur solo, des chœurs à la « Queen » ont été rajoutés, un peu comme ce que l’on pouvait entendre sur le ‘Through The Looking Glass’ de « Symphony X » donnant une ambiance très particulière qui frôle l’autodérision, ce qui n’est pas sans déplaire dans ce milieu souvent élitiste.
Si « Soul Secret » n’incarne pas un renouveau du métal progressif, il nous livre malgré tout une œuvre de très bonne qualité, en particulier au niveau mélodique, les parties de chants étant redoutablement travaillées et accrocheuses. Un groupe à surveiller à l'évidence de très près car il y a fort à parier que leurs prochaines productions soient marquées d’une « musicalité » et d’une empreinte personnelle encore plus poussées.