Fidèle au rendez-vous bisannuel et entre deux tournées, Motörhead ne perd pas le rythme et nous balance son 17ème album studio. Grâce à "Hammered", le trio anglais a repris des couleurs et du poil de la bête. Il avait montré avec classe et efficacité que les années ne le marquaient pas et, qu'au contraire, il était même encore au sommet de sa forme artistique.
Ainsi, "Inferno" est attendu avec impatience et intérêt tant on sent la bande à Lemmy décidée à en découdre, et cela rien qu'au titre de l'album et à la vue de la pochette pleine de feu et d'agressivité. Et l’auditeur ne va pas être déçu tant cet opus est percutant, puissant et rempli de fougue. Comme des jeunots qui veulent démontrer leur talent, le groupe signe un disque coup de poing, l'un de ses plus métalliques mais qui, contrairement à "Sacrifice", ne perd pas de son âme rock. Il nous balance un disque frais et varié qui colle sur le cul de la part d'une formation qui file vers ses 30 ans.
Car il y a de tout sur ce disque: on trouve du rentre-dedans avec "Terminal Show", archi heavy et magnifié par un solo de Steve Vai qui fait preuve de son doigté habituel, "In The Name Of Tragedy", ou encore "Fight" et "In The Black" qui montrent une formation encore très décidée. Les riffs sont mordants, Mikkey Dee en pleine forme, et Lemmy signe une belle prestation vocale avec des refrains percutants. Il y a ensuite ces titres plus rock’n’roll que heavy qui font le charme du groupe, comme "Killers", "Suicide" ou encore "Life’s A Bitch" et "Down On Me", ces deux derniers étant même particulièrement réussis tant ils incitent à se remuer le popotin. Enfin, avec "Whorehouse Blues", Motörhead signe un très bon titre de blues, fleurant bon le vieux Whisky, se rapprochant de ce que Lemmy fait en solo avec The Head Cat, et dans ce registre acoustique avec harmonica, Lemmy et ses deux compères s’en tirent avec les honneurs tant on se retrouve plonger dans l’ambiance du vieux sud américain.
Avec ce disque, Motörhead signe un excellent cru et prouve sa pleine forme artistique. Comme un chat, il prouve qu’il a décidément plusieurs vies et qu’il survit aisément à une mauvaise passe pour mieux se ressourcer. On conseillera ainsi "Inferno" à tout les fans de bon vieux hard-rock et à ceux qui croient toujours que Motörhead n’existe que pour ses albums les plus connus. Ils seront, à n’en point douter, fort surpris de la classe et de l’efficacité que garde le trio anglais.