Alexander Kronbrink est à la base de ce projet "Sonic Station" et est originaire de Suède. Sa bio témoigne d’une admiration sans failles pour l’AOR des eighties emmené alors par Journey, Mr Mister ou Toto, le tout parsemé d’influences Westcoast. Quand on connait la qualité des productions suédoises ainsi que celles du label Frontiers, c’est prometteur ! Pour ce projet qui mijotait depuis quelques années, il s’est entouré de ses amis proches, comme Jonathan Fritzén, pianiste et claviériste de jazz réputé (son troisième album a passé 10 semaines en tête du "Billboard Indicator Smooth Jazz Chart"), et de pointures suédoises comme Magnus Bäcklund (membre du duo suédois Fame) ou encore la chanteuse vedette de la télé suédoise, Marika Willstedt.
La liste des invités est longue, mais il faut absolument mentionner le travail des cuivres : le sax de Conny Lindgren et la trompette d’Erik Palmberg. Ils arrivent à distiller tout au long de l’album des soli prenants et à créer des ambiance feutrées. L’intro est déjà un bon exemple de leur talent. Citons pour terminer Henrik Linder, bassiste de session rencontré dans Work Of Art, groupe sans doute plus connu des lecteurs de Music Waves que les autres noms précités.
L’annonce d'influences comme Mr Mister, Journey ou encore Toto, a du laisser rêveur l’amateur d’AOR qui sommeille en chacun d’entre nous, mais hélas, il faut bien reconnaitre que l’option choisie est surtout celle de l’axe Westcoast... Suédoise, mais Westcoast quand même ! Un tel choix aurait pu être un désastre pour le lecteur assidu de Music Waves, mais ce n’est pas le cas. En effet, outre les interventions cuivrées déjà mentionnées, même les morceaux les plus impersonnels trouvent un certain crédit suite aux interventions d'Alexander Kronbrik à la guitare. Que ce soit par exemple en plaçant un riff très Toto sur "My Last Refrain" ou un solo léché sur "I Wish I Could Lie", ce gars a un touché de cordes indéniable.
Plusieurs chanteurs sont invités au micro et ils ne sont pas tous égaux devant lui. Autant Marika Willstedt a une voix formatée (flirtant presque avec celle de Whitney Houston) et ne tire son épingle du jeu que dans "I Wish I Could Lie", autant sa compatriote Tove Lo explose sur "You Have To Let Me Go". Le problème c’est que Tove Lo n’intervient que sur ce titre, alors que Marika s’en coltine 5 fois plus ! Même pour les amateurs d'AOR orienté Westcoast, c’est beaucoup. Le problème est différent chez les mecs, avec Magnus Bäcklund dont la voix aux intonations de Steve Perry n'est pas toujours mise en valeur, et sur les titres où Kristoffer Fogelmark passe inaperçu, excepté dans "Never Let The Sunshine Die" où il explose véritablement. Et quand il réussit à s’éloigner de la côte ouest, Alexander sait pondre de très bons titres, notamment ce fameux "Never Let The Sunshine Die" qui ferait oublier le talent de Mr Mister. Voilà ce qui eut été un hit en puissance il y a 30 ans mais qui reste encore un vrai régal !
Fans de hard FM, passez votre chemin, Sonic Station fait dans la dentelle mais reste parfois le nez dans la soupe. Par contre, les amateurs de Westcoast porteront sans doute cet album aux nues et ils auront tout autant raison.