Il aura fallu dix années à Nephelium pour aboutir à ce premier album "Coils Of Entropy". Il faut dire que cette formation tire ses origines de la volonté d'Alan Madhavan et Alex Zubair, respectivement batteur et guitariste du groupe, tous deux originaires des Emirats Arabes Unis et qui émigrèrent au Canada. Ainsi, la longue gestation de ce premier opus s'explique en partie par une longue quête de musiciens.
"Coils Of Entropy" propose un death-métal au son crasse derrière une production moderne sans toutefois être énorme. Il apparaît de toute évidence que les Canadiens ont été fortement influencés dans le fond par le death-métal made in USA (Cannibal Corpse, Suffocation). Par contre dans la forme, il n'est pas si aisé de caser le death-métal de Nephelium. Se réclamant de la mouvance brutale de ce genre musical sans toutefois l'être tout à fait, les Canadiens proposent également des structures alambiquées sans que l'on puisse qualifier leur death-métal de vraiment technique.
Par ailleurs, Nephelium a privilégié la longueur au nombre de compositions. "Coils Of Entropy" c'est seulement 6 titres avec une moyenne de 6 minutes. Et ce choix n'apparaît pas des plus judicieux en terme d'efficacité. Néanmoins, il peut s'expliquer par une volonté de noyer le poisson. En effet, plutôt pauvre en riffs vraiment accrocheurs, à l'exception des deux premiers titres "Burial Ground" et "Merciless Annihilation", le groupe cache son manque d'inspiration et d'idées sous des compositions à rallonge aux structures complexes qui multiplient les variations rythmiques. D'ailleurs, sans aucune ironie ni sarcasme, chez Nephelium, les compositions les plus courtes sont souvent les meilleures.
Sous ces airs tape-à-l'oreille, on ne retiendra au final et avant tout que le titre "Merciless Annihilation". Ce "Coils of Entropy" semble là surtout pour mettre en évidence le jeu musical de ses fondateurs. Si le jeu de batterie inspiré d'Alan Madhavan s'avère un des grands atouts du death-métal des Canadiens, celui de guitare d'Alex Zubair n'a vraiment rien d'exceptionnel. Et si, certains passages peuvent faire penser à Decapitated, on est quand même très loin de la maîtrise technique des Polonais.
Si cet album se laisse écouter, il faut bien avouer qu'au final on n'en retient pas grand chose, si ce n'est un manque évident de consistance. Sympathique dans le fond et malgré un certain nombre de moments percutants (tels le break mélodique d'"Hails Of Judgement") Nephelium peine à convaincre sur la forme. Il apparaît souvent que les premiers albums ayant été longuement mûris font partie des meilleurs d'un groupe. Avec "Coils Of Entropy", Nephelium confirme malheureusement que ce n'est qu'une demi-vérité.