Eh oui ! Ca devait arriver ! Tous ceux qui connaissent un peu la réputation de Mister Blackmore s'y attendaient. Dio s'en va ! La nouvelle est tombé et les fans se désespèrent. C'en est fini de Rainbow !
Mais qui peut remplacer un chanteur pareil ?
Bien qu'à l'ego démesuré, Blackmore n'en est pas moins un fin débusqueur de talents et c'est Graham Bonnet qui aura la lourde tâche de remplacer au pied levé R. J. Dio, que l'on retrouvera en 1980 dans le fabuleux Heaven And Hell de Black Sabbath.
Inutile de s'apitoyer sur son sort, le fan doit tourner la page de ce qui restera l'âge d'or du groupe et apprécier sans comparer les indéniables qualités de Bonnet.
Ce dernier venait de sortir un second album solo (No Bad Habits) sans grand succès et l'on peut considérer que son passage dans Rainbow a vraiment lancé sa carrière.
Sa voix est quand même extraordinaire, légèrement plus erraillée, et colle parfaitement au nouveau Rainbow. Car nouveau Rainbow il y a.
Sans changer radicalement de style, Blackmore se fait plus doux et retourne aux compositions qu'il avait expérimentées sur ses derniers disques avec Purple.
Les guitares sont moins agressives et l'esprit se tourne un peu vers un hard plus commercial, plus FM. Les compositions sont réussies mais inégales et Rainbow n'avait pas habitué son public à cela. Heureusement, certains morceaux laissent une empreinte largement positive sur l'auditeur notamment le fabuleux Eyes Of The World et son intro au clavier digne de Tarot Woman.
La nouvelle ère de Rainbow commence ici et se terminera à la fin du groupe.
Finalement, le défi de Graham Bonnet (faire oublier son prédécesseur) sera en partie relevé mais l'album sera tout de même un peu boudé par les fans. C'est dommage car on y trouve tous les ingrédients des albums précédents mais, comme en cuisine, la réussite de la sauce n'est pas toujours totale.