Dans la série des groupes ethniques osant le mariage metal et musiques traditionnelles orientales, après Orphaned Land, Myrath, Arkan… voici Acyl !
D’un point de vue purement théorique, la démarche death progressive métissée d’Acyl est clairement à ranger du côté d’un Orphaned Land ou Arkan. Toutefois, en pratique, elle se démarque des deux références précitées. En effet, si Orphaned Land et Arkan nous proposent un death progressif oriental aux couleurs de plus en plus similaires notamment depuis l’intégration officielle de Sarah Layssac suivant le sillon creusé par Shlomit Levi au sein du combo israélien, Acyl nous propose une déclinaison somme toute bien distincte et authentique de son death progressif oriental ou plutôt arabo-berbère saharien pour être totalement précis.
Si ces deux aînés peuvent être targués d’avoir codifié leur recette afin de plaire au public occidental, Acyl affirme ses racines identitaires si bien que l’auditeur non averti pourrait trouver l’aspect "world music" trop singulier voire même cliché comme sur les chants collectifs traditionnels introductifs d’"Ungratefulness". Fort heureusement, une fois apprivoisé, "Algebra" dévoile toutes ses finesses comme le sublime triptyque "Creation" et plus précisément, ses deuxième et troisième volets, véritables points d’orgue de ce premier album oscillant entre enchantements spirituels à la faveur de mélodies traditionnelles envoûtantes et agressions charnelles assenées par de lourds riffs syncopés et autres growls rageurs.
A l’heure de faire les comptes, il ne fait aucun doute qu’avec "Algebra", Acyl entre dans le giron des groupes incontournables en termes de metal ethnique de façon générale !