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"Delusion Squared réussit un sans-faute dans l’exécution instrumentale et dans l’écriture."
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4/5
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Deuxième opus de Delusion Squared, le simplement et justement appelé “II” était attendu avec une impatience certaine, après un premier album éponyme largement acclamé par la rédaction de MW.
Ce concept-album est porté par une fantasy comme aurait pu en imaginer Arjen Lucassen, mais toujours interprétée par un simple trio, dans un style varié qui évolue de l’atmosphérique (l’ombre d’Anathema se glisse souvent dans les expositions) au prog tendance néo, tout en n’hésitant pas à se frotter aux sonorités métal - et là, l’influence de Porcupine Tree est manifeste. Delusion Squared réussit à traverser ces genres avec une facilité déconcertante : pour exemple, l’entame de ‘Necrogenesis’ est parlante, avec ce glissement des synthés bien marqués aux rythme rock puis aux amples accords néo. L’excellence de la production fait merveille pour mettre en valeur la qualité des choix instrumentaux, un des gros points forts du groupe, notamment pour les claviers.
A l’aise dans les passages dynamiques (‘Double Vision’) comme dans les mélodies pures (‘Veridical Paradox’, tout en délicatesse, ou ‘Faith Mission’), sachant utiliser les ruptures à très bon escient (mention spéciale au petit coup de guitare acoustique à 5’ dans ‘Revelation’), Delusion Squared réussit un sans-faute dans l’exécution instrumentale et dans l’écriture. Le seul point qui pourrait faire débat est sur la voix, et cela mérite d’être expliqué : Lorraine Young développe un chant très pur, parfaitement juste et placé, avec un timbre assez enfantin, un côté d’autant plus marqué qu’elle chante quasiment sans artifice : très peu de vibrato, pas de vibes, des attaques très nettes (bref, nous sommes loin des artifices de la mode actuelle, et c’est tant mieux). Ce registre sans beaucoup de puissance la met plus à l’aise dans les parties atmosphériques que dans les parties plus musclées, où une certaine retenue du jeu des musiciens est perceptible, nécessaire pour maintenir un bon équilibre. Tout cela donne une prestation vocale extrêmement agréable, un indéniable atout identitaire pour le groupe, mais qui reste un peu en retrait dans les secteurs dynamiques.
Par ailleurs, les amateurs de pur progressif regretteront que les instrumentaux ne donnent pas lieu à de grands développements solistes qui auraient apporté une touche émotionnelle supplémentaire ; à l’image de leur site, superbe mais glacé et avare en détails biographiques, il reste peut-être à Delusion Squared, pour franchir l’ultime palier, à davantage se livrer émotionnellement. Que cela n’empêche surtout pas l’auditeur de (re)découvrir ce trio aux indéniables qualités !
Plus d'information sur
http://delusionsquared.com/
LISTE DES PISTES:
01. Double Vision - 06:33 02. Necrogenesis - 07:02 03. Faith Mission - 06:39 04. Recipe For Disaster - 07:56 05. Veridical Paradox - 04:11 06. Revelation - 07:27 07. Abduction - 05:44 08. Naked Solipsism - 06:01 09. Unexpected Messiah - 08:08
FORMATION:
Emmanuel De Saint Méen : Basse / Claviers Lorraine Young : Chant / Guitares Steve Francis : Guitares / Claviers / Batterie
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(4) AVIS DES LECTEURS
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Bon, passez les 2 premiers morceaux, je me dis, bof, ça casse pas trois pates à un canard. La voix toute en douceur, presque enfantine, surprend, déroute, la musique a un je-ne-sais-quoi de répétitif, lassant. Le 3ème morceau sonne un peu mieux, le 4ème itou, et puis "Vertical Paradox" emporte tout. Une chanson toute simple, avec un côté Magenta, mais qui me bouleverse. A partir de là, je rentre vraiment dans l'album, je m'habitue à cette voix si particulière. Quand je le repasse, les petits défauts s'effacent et je me dis "finalement, c'est très bien !".
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Delusion Squared est un groupe (français ?) composé de Lorraine Young (chant, guitare), Steve Francis (guitares, claviers, batterie), Olivier de Saint Méen (basse, claviers). DS I fut un délicieux plaisir de l’année 2010, plaisir très compulsivement renouvelé sur ma platine depuis lors. Le groupe nous donne ici la confirmation de son talent. Ce disque est comme le premier : simplement beau ! Ce groupe dont la discrétion (peu d’interviews, aucune vidéo) n’a d’égal que le talent, récidive en nous offrant avec cet opus la suite de l’histoire narrée dans le précédent avec un contexte semble-t-il plus sombre. Il s’agit encore d’un concept album bien qu’aucun leitmotiv musical n’apparaisse, l’histoire étant construite en 4 tableaux s’enchainant parfaitement les uns avec les autres. Et c’est bien ce qui est stupéfiant : cette fluidité du discours musical, riche en rythmes et en couleurs mélodiques. Une absolue cohérence qui n’est pas au détriment d’une richesse harmonique. Bien sûr la musique, du moins au premier abord, ne semble pas si compliquée, on est loin des méandres rythmiques et mélodiques que nous offrent pour notre plus grand plaisir certains groupes de prog. Néanmoins au fil des écoutes on a l’impression de solidité d’un discours musical riche en couleurs : aucun morceau n’obéit à une simple construction couplet/refrain pourtant les mélodies sont d’une évidence surprenante, et les changements de rythme et de climat sont nombreux. On n’a jamais non plus d’envolées finales pompeuses avec force mellotron, synthés et guitares stratosphériques. La juste mesure entre passages heavy (et ça cogne très fort !) et moments calmes (guitares acoustiques et piano superbement enregistrés) est sublime : la violence est maitrisée et le groupe s’arrête avant de devenir assommant ; la paix s’installe mais jamais cela ne devient rasoir. La musique coule royalement dans un lit d’évidence, de justesse et d’équilibre : tous les morceaux sont d’égale qualité. Le propos est certes sombre mais sans l’expression d’un pathos excessif. Dans ce second opus les synthés sont sublimes et semblent plus présents que dans le premier, sans ostentation. La basse de Saint-Méen est magnifique, comme on l’aime, c’est à dire un instrument à part entière avec ses mélodies et non simple accessoire d’accompagnement. En même temps absolument en osmose avec la batterie métronomique. Les soli de guitare sont rares, courts mais toujours très inspirés. Et que dire de la voix de Lorraine Young… Mais d’ou vient donc cet ange sublime ? Sa voix cristalline, parfois enfantine, contraste de belle manière avec la rugosité des guitares, sans jamais se faire hurlante, même pas seulement un peu rauque ! D’une douceur infinie dans les mélodies calmes. C’est incontestablement le must de ce groupe, une touche sexy dans le prog, c’est rare. C’est sûr l’ombre de l’Arbre Porc-épine n’est jamais bien loin, mais Delusion Squared est loin d’être un ersatz et son identité sonore est très forte. Comme le premier opus vraiment rien à reprocher ici : de la très belle musique simplement !! Il va falloir maintenant que ce groupe affirme son talent et développe son audience s’il ne veut pas rester confidentiel. Il serait étonnant que des producteurs ne s’intéressent pas à eux (Musea ou Inside/Out) et que certains groupes de prog confirmés ne les veuillent pas en première partie de concert….
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Rien à ajouter, même constat pour la voix : un peu de testostérone dans les parties dynamiques serait un vrai plus, et combattrait l'uniformité du timbre de la belle Lorraine. A part ça, que du très bon, avec un espace sonore que je trouve mieux maîtrisé que sur le premier album, et des compositions à tiroir pleines de rebondissements.
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Voir les 4 avis des lecteurs
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(0) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
3.8/5 (8 avis)
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STAFF:
4/5 (4 avis)
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