Le grand Barnum Viza est de retour pour notre plus grand plaisir. L’attente entre les deux représentations n’aura été que de courte durée : en effet, il n’aura fallu qu’une année pour voir débouler le petit frère de "Made In Chernobyl". Pour autant, "Carnivalia" confirmera-t-il tous les espoirs placés en Viza ?
Le mélange improbable du métal mélodique d’obédience System Of A Down avec le folklore de l’Est Européen, via l’entremise d’instruments typiques, est plus que jamais de rigueur comme en témoigne la folle entame éponyme qui ouvre ce "Carnivalia". Cette ouverture énergique laisse entrevoir la réalisation des rêves les plus fous entrevus sur "Made In Chernobyl". Après une entame reprenant les recettes du précédent album, avec notamment le magique "A Magic Ladder", l’instrumental "Illumination", empreint d’une nostalgie profonde, ouvre la boîte de Pandore à "Shall We Reign Dance" où Orphaned Land aurait croisé System Of A Down dans une soirée trop arrosée !
"Carnivalia" s’avère encore plus festif, encore plus riche, encore plus barré que son illustre aîné. Comment est-ce possible ? Il suffit de jeter une oreille sur le délirant "Tricky Tricky" aux refrains loufoques mais ô combien entêtants, le festif "Sparring" au solo étourdissant évoquant Brian May sous perfusion de vodka ou encore le final "Meet Me At The Troubadour" qui, bien qu’empreint d’une certaine nostalgie latente, recèle un irrésistible refrain en forme d’hommage à la France repris en chœur tel une Armée Rouge un brin éméchée ! Et que dire de "Things Are Awkward" ? L’entame mélancolique totalement envoutante se transforme petit à petit pour finir en une explosion étourdissante rappelant Fishbone dans sa folie fusion !
N’y allons pas quatre chemins : avec "Carnivalia", Viza confirme son statut d’Ovni sonore incontournable, sorte de croisement sauvage entre System Of A Down et Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra lors d’un périple semé d’embûches les faisant passer par des contrées aussi exotiques que celles rencontrées chez Orphaned Land ou celles barrées de Fishbone !