Ce nouvel album des mexicains de Cast confirme tout le bien, mais aussi le mal que je pense d'eux depuis leur prestation de Sarlat (mai 2004).
"Nimbus" est une oeuvre conceptuelle dont je ne vous dévoilerai pas le fil conducteur faute de maîtriser la langue de Cervantès. L'histoire se déroule sur près de 79 minutes, découpée en 16 morceaux (plutôt courts donc). La musique de Cast est un rock néo-progressif gai, plus proche d'un Magenta que d'un Galleon.
Le fait que les textes soient majoritairement écrits en espagnol (quelques courts passages sont en anglais) ne nuit pas à l'écoute car en Francisco Hernández se révèle un interprète expressif, parfois théâtral. Il est (trop rarement) secondé par l'apport de la voix féminine de Guadaloupe Acuna ajoutant au lyrisme de certains titres.
Une autre particularité très positive de Cast est la présence (beaucoup trop sporadique) de flûte, clarinette et saxo qui rehaussent la gaîté des compositions.
L'ombre à ce tableau optimiste que je vous dresse vient de l'omniprésence des claviers car Alfonso Vidales (pilier et compositeur du groupe) ne laisse pas une seconde sans intervenir au piano ou aux synthés. Cet excès nuit à la clarté de la musique et laisse peu de place à Carlos Humarán pour exprimer son talent et la guitare est trop souvent noyée dans la masse.
Pour le reste, la musique est, comme je l'ai déjà dit, gaie et on sent bien la formation classique de Vidales dans les longues envolées - très Vivaldiennes - de synthé aux sonorités de violon. Je pense que si monsieur Vidales laissait un peu de liberté aux autres musiciens et s'effaçait un peu, le groupe y gagnerait en clarté et en originalité. Dommage pour ce "Nimbus" qui n'est pas un mauvais disque...