Il est facile d’imaginer le "kif" de John Mitchell lorsqu’il a rejoint les rangs d’It Bites en 2008. Fan du groupe depuis son plus jeune âge, il a du apprendre la séparation du groupe avec atterrement, suite au départ de son guitariste-chanteur Francis Dunnery. Et voilà que le groupe fait appel à lui pour prendre la place du frontman de sa formation préférée ! “Map of the Past”, deuxième album d’It Bites auquel il participe, se situe clairement dans la lignée du précédent, “The Tall Ships”.
Les deux opus évoluent dans le même registre prog soft : ici pas de titre à rallonge, pas de développements musicaux à tiroirs, peu de ruptures, plutôt de la “continuité musicale” au service de mélodies immédiatement accessibles, délivrées par des musiciens possédant un savoir-faire certain. Dans l’esprit, nous sommes donc assez proches d’un Toto (version anglaise) qui aurait misé un peu plus sur les instrumentaux et les chœurs que sur le swing. Le côté progressif est (légèrement) présent dans le choix des sonorités, laissant une place assez importante aux claviers dans les accompagnements.
Album dédié au souvenir, “Map of the Past” s’écoute sans temps mort, les mélodies se succédant très naturellement. Trop peut-être. Car si les titres se reçoivent très facilement, la manière ne brille pas par son originalité. L’album est solide, mais absolument sans surprise, utilisant même des sonorités de claviers assez conventionnelles et jouant assez peu sur la complémentarité claviers-guitare sur les instrumentaux (à l’exception de ‘The Big Machine’). A noter quelques incursions dans un univers proche de la comédie musicale (‘Send No Flowers’), avec des touches plus romantiques (‘Meadow and the Stream’).
Et John Mitchell, dans tout ça ? Il assure plus que correctement sa prestation au micro, avec un petit grain tout à fait agréable dans la voix (‘Exit Song’) et confirme tout son talent à la guitare en apportant le petit plus moderne à chacune de ses interventions solo. Il donne du relief à des morceaux comme ‘Flag’, ‘Cartoon Graveyard’ ou ‘Meadow and the Stream’, et confirme que sa place de frontman dans le groupe est plus que justifiée.
Valeur sûre pour les amateurs de progressif pas trop progressif, “Map of the Past” est un disque respectable qui pourra être facilement proposé à un auditoire varié. Son relatif manque d’originalité pourra toutefois limiter l’enthousiasme chez ceux qui recherchent les grandes envolées, mais nous restons sur une prestation de très belle qualité.