7 weeks est originaire de Limoges et s’est formé en 2006. Après un EP et un premier album fort bien accueilli orienté stoner "All Channels Off", les voilà de retour avec un album concept, basé sur le film de Bob Clark "Dead Of Night" paru en 1974. Quelques compositions inédites intégrées dans une bande son faisant la part belle aux bruitages et aux dialogues, le pari d’intéresser l’auditeur sur la longueur avec un tel projet, est osé.
Soyons clair, ce disque qui n'est pas une sortie habituelle devrait s’écouter avec un support visuel et c’est d’ailleurs ce qui est proposé en concert par le groupe. Mais malgré ce choix qui peut être handicapant, l’écoute de "Dead Of The Night" est vraiment prenante, voire passionnante. Le groupe a le talent de mettre en place des ambiances qui n’ont pas besoin d’images, et la musique qui oscille entre le stoner, l’indus et le grunge suscite de multiples émotions.
Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, ceci peut même être une belle introduction tant la maturité et la puissance des quelques compositions originales proposées dépasse les efforts précédents du groupe. Le plus bel exemple est sans doute l'enchaînement de "Coming Home" et "Reunion" qui alterne violence musicale, et dialogues interpellant ; le tout souvent soutenu par une basse dont on avait plus connu une telle intensité en France depuis celle de J.J. Burnel et les premiers albums des Stranglers. Outre les premiers Stranglers, 7 Weeks revisite 20 ans de musique en passant de Fad Gadget pour le côté indus, et, pour le reste, emprunte intelligemment à Pearl Jam et à Monster Magnet.
La ville de Limoges, connue depuis le XVIII pour sa fameuse porcelaine va devoir faire face à la sortie de « Dead Of Night », et peut craindre l'entrée de ce zombie dans un de ses magasins ... Plus sérieusement, pour nous, après ce bel apéritif, l’attente d’un nouvel album original de 7 weeks va être aussi insoutenable que certaines ambiances de cette œuvre !