Mike Walsh est le géniteur de Departure, groupe américain de Hard Rock Mélodique tendance AOR. Si le nom de ce Monsieur ne vous dit rien, personne ne vous blâmera sauf éventuellement Bon Jovi et Aldo Nova avec qui il a travaillé. Maniant guitare et synthés de belle manière, le bonhomme nous propose, avec ce "Hitch A Ride", son quatrième album avec son groupe, après être resté silencieux durant neuf ans, ce qui sentait un tantinet l'hibernation. Celle-ci nous emmenant fréquemment à penser que plus c'est long plus c'est bon, nous nous sommes accrochés aux accoudoirs de nos fauteuils en cuir (Music Waves nage dans le luxe) au moment d'ouvrir le bal avec le premier titre de cette galette.
Et vlan une claque sur le museau ! "Nowhere To Go" met tout le monde d'accord d'emblée, nous sommes ici en présence de l'un des constituants d'un top 20 de l'année dans le genre musical affiché. En tous cas, voilà un titre de chevet du mois. En cause, un démarrage de six-cordes jouissif, un couplet en mid-tempo qui monte qui monte et un refrain énormissime, sans oublier un solo à la Journey. Tiens, tiens, "Departure" n'est il pas le titre d'un album du groupe de Neal Schon ?
"Et le reste ?" avancerez-vous. Hé bien la suite est à l'avenant : Journey rôde donc souvent dans les parages, mais aussi Styx, comme sur les chœurs de "You Don't Need To Do This Anymore" et le démarrage de "Waiting For The Rain To Come", tous deux moins pêchus que le titre d'ouverture mais néanmoins porteurs de mélodies plaisantes embellies par la voix particulièrement adéquate d'Andi Kravljaca, le vocaliste de Silent Call. Ce dernier assure par la suite une partition sans faute sur le bluesy "Soldier Of Fortune" qui peut conquérir sans coup férir même un non-amateur du genre.
Puisque nous parlons conquête, vous pouvez tester la ballade Styxienne "Fly" sur la vôtre, nous vous assurons qu'elle le restera encore quelques temps tant celle-ci propose une mélodie qui, même si elle tombe sous le sens (genre "comment n'y a-t-on pas pensé plus tôt"), fait tomber les sens. Et si Dulcinée en redemande, parachevez la séduction avec les deux autres ballades que sont "Roses" et ses soli guitares/claviers, et "Without You", qui, avec son petit côté désuet, rappelle le bon vieux temps où on sortait sa vision nyctalope lorsque démarrait la série de slows en boite de nuit.
Au final, un bien agréable opus de Hard Mélodique, plus mélodique que Hard excepté la bombe de la première plage et "Travel To Time" (le petit talon d'Achille de l'œuvre) bien fourni en guitares talentueuses et en mélopées habilement concoctées. Ne passez pas à côté de cette production qui devrait vous accrocher sans peine en titillant le petit cœur sensible qui bât sous votre perfecto.