Backyards est un « groupe » français atypique composé d’une seule et unique personne : Marc Devidal. Ici, le propos est assez original : Une batterie et une multitude de claviers ! L’idée n’est pas mauvaise, mais le risque serait de tomber dans une surenchère synthétique qui nierait les aspects spontané et émotionnel de la musique. Backyards donne malheureusement dans ce registre.
En effet les huit morceaux instrumentaux sont tous construits comme des pièces progressives assez classiques... Mais le problème est que la progression et la variété que cela implique n’est pas présente pour la simple et bonne raison qu’il est très difficile d’obtenir de réelles nuances sur un synthétiseur. Les seules variations de jeu existantes se trouvent donc du côté des percussions et semblent forcées, comme si elles n’étaient là que pour faire office de cache-misère.
Les morceaux sont vides, et, pour la raison susdite, très répétitifs. En effet, chaque titre est structuré autour d’un motif ou d’un thème qui est repris de plusieurs manières différentes, en variant le tempo ou en utilisant d’autres sons… de synthé évidemment. De plus, on ne trouve quasiment aucune modulation ! Pour toutes ces raisons, si l’intro d’un des morceaux est plate, ce-dernier sera mou du début à la fin.
Et au niveau technique, c’est un véritable concerto pour synthés… non je plaisante. En fait la technique est complètement délaissée pour laisser la place aux mélodies et donc par métonymie, à l’émotion et au ressenti. Mais comment faire passer des sentiments à travers une musique si artificielle ? Pas de voix, des sons synthétiques (c’est le cas de le dire), même la batterie à l’air d’un drumbeat extrait de la bande-son de Dallas. L’électro parvient parfois à faire passer des sentiments par une musique pourtant artificielle, mais ici, le propos n’est pas le même car il qualifie sa musique de rock progressif, mais cet album n’a, à mes yeux (oreilles), rien de rock.
"Horizon" pourra peut être posséder des atouts auprès des aficionados des années 80 et des claviers. Mais quand je dis aficionados, vous pouvez comprendre fanatiques. Si vous aimez ces deux concepts, jetez donc une oreille sur cet album. Par contre, si vous avez cliqué pour écouter du rock progressif, vous pouvez passer votre chemin...