Après avoir évolués quelques temps dans le Nord-est de la France sous le nom de Black Age, le quartet change de nom à la sortie de son premier album "State Of Disillusion". C'est maintenant sous le nom de Deficiency qu'évolue le groupe de Thrash français. Un Trash sauce Bay Area mâtiné d'un Heavy plutôt moderne et rehaussé d'une richesse très personnelle dans les compositions, l'interprétation et la structure des morceaux. Mais pour déceler tout cela, il faut accepter de s'y pencher un peu.
Une fois habitué au chant de Laurent (n'est pas anglophone qui veut ! Attention pas de critique ici sur le travail du gars mais un habitué sentira vite le français caché derrière le micro) et au son de caisse clair un peu raisonnant, (qu'un label aura vite fait de corriger nous l'espérons), la musique de Deficiency se laisse apprécier. Riche et puissante, elle se révèle au fil des écoutes.
La section rythmique est déjà bien en place et certaines mélodies de basse sont attendues de pied ferme comme sur le très bon 'The One Who Possess Me', mid-tempo qui voit le groupe assurer avec un sacré aplomb, ou encore sur un 'Sight Of Despair' bien lourd et moderne. 'Path To Nowhere' voit le groupe se lancer dans l'exercice très appréciable de la plage instrumentale (et sur huit minutes s'il vous plait), révélant son côté plus Metal dans cette compo finement exécutée et passionnée (le groupe s'autorise même un délicat passage acoustique). Les autres moments de bravoure sont un 'Blurred Inception' au riff tragique, un 'Reconquered' à la riche intro et à la solidité étonnante pour un groupe si jeune ou encore 'The Guide' doté d'influences Old School.
Pas besoin ici de citer chaque titre pour bien faire (ajoutons peut être le baston 'Neverending Fall' ou un 'Volition' qui laisse la part belle aux guitares) et affirmons simplement que pour un premier essai, les gars de Deficiency s'en tirent plutôt bien malgré par moment, cette impression qu'ils donnent de se laisser un peu dépasser par leur musique. Mais mieux vaut critiquer une grande densité qu'un manque d'inspiration ou de conviction, c'est bien là le moindre des affres d'un premier galop. Et comme disait si bien le poète Barbelivien, à moins que ce soit Félix Gray, 'Il faut laisser le temps au temps'. A suivre de très près en tout cas.