Dans la série "les groupes que l'on croyait disparus corps et âmes mais qui continuent leur bonhomme de chemin", Musicwaves vous présente The Stranglers, de retour 35 années après leurs débuts, avec leur 17è album studio. Toujours privés de l'emblématique Hugh Cornwell, le frontman qui a officié lors de la période glorieuse du groupe dans les années 80 et qui continue tant bien que mal à exister en solitaire, le quatuor nous propose un Giants sonnant comme un retour aux racines du groupe, loin du clinquant des Always The Sun et autres Golden Brown.
Pourtant, certains titres dynamiques et plutôt bien léchés, comme Freedom Is Insane, établissent une sorte de pont entre le Peaches des débuts et les hits susnommés. Mais globalement, la tonalité de l'album le rapproche plus des productions initiales du groupe, avec un son très roots, une tonalité et des rythmiques flirtant avec le punk, et surtout une sorte de négation du travail léché propre à séduire les foules.
La majeure partie des titres sonne presque "sale", le groupe se moquant visiblement de plaire ou pas, concentré qu'il est sur le fait de produire simplement SA musique. Placer un instrumental en ouverture de l'album, certes bien balancé avec une basse qui claque comme il faut et une guitare stridente, sonne comme le nouveau pied de nez des Stranglers à toute forme de convenance. Et indéniablement, c'est dans ce style que le groupe excelle ! Naturellement, quelques harmonies vocales bien placées (Time Was One On My Side) viennent judicieusement policer le propos et raccrocher les oreilles les plus rétives, mais ce ne sont là que quelques secondes pour mieux repartir vers cette musique si peu chatoyante, mais naturellement attrayante.
Sans révolutionner leur musique, mais en revenant à leurs basiques, The Stranglers nous proposent un album empreint de maturité, celui d'un groupe qui n'a plus rien à prouver depuis longtemps, mais qui maîtrise son art à merveille, faisant fi de toute considération commerciale. Et cela fonctionne !