Après Mickey Thomas (Over the edge) et Stan Bush, Frontiers nous rejoue l'opération "sauvetage des ténors de l'AOR américain". C'est Danny Vaughn, au sein du groupe From the inside, qui en bénéficie cette fois.
Comme ses camarades, l'ex-chanteur de Tyketto se voit précautionneusement cantonné à de l'AOR yankee à 100%. Du sur mesure pour le fan moyen, et un retour aux sources, celles des années 90 et du succès pour Vaughn.
Pour ce faire, toute une structure a été élaborée : la plupart des chansons sont écrites par d'autres, et les musiciens de studio habituels réquisitionnés.
Mais comme les deux artistes précités, on navigue en terrain tellement connu, tellement sans surprise, qu'il est difficile de s'enthousiasmer pour quoi que ce soit venant de l'album.
La production de Fabrizio V Zee Grossi (Over the edge et plusieurs autres de la même écurie) a tendance à tout faire ressembler à une sorte de valeur-étalon du genre. Rien qui dépasse, rien qui dévie. En gros, sur les onze compositions, le système consiste à alterner arpèges énergiques et guitares saturées, avec un son puissant légèrement boursouflé (un peu gonflant à la longue, donc).
Les deux power ballad "damn" et "is anybody watching me ?" ressemblent à des centaines d'autres écrites depuis 25 ans.
Seuls deux titres acrrochent rééllement : "suddenly" et "stop". Le morceau d'ouverture, "nothing at all", le préféré de Danny Vaughn semble-t-il, est un ton en-dessous.
Cet AOR qui sent la gonflette et l'huile de bronzage se maintient toujours à un bon niveau, mais à moins de n'acheter qu'un album par an (et From the inside ne serait pas en tête des sondages), on ne peut trouver ça intéressant.
Et je reste agacé par cette volonté aveugle de la part du label de toujours tenir une ligne censée respecter la grande tradition. Ce n'est pas un service à rendre à cette sous-famille du hard qui essuie ce genre de critique depuis des années.
Incontestablement, Vaughn reste un excellent chanteur, et les compos de ce groupe tiennent la route. Mais ce serait lui manquer de respect que d'encenser une collection de chansons aussi ronronnantes.