Après l’immobilier, le sport, la télé ou les cités, les pétrodollars en provenance du Moyen Orient se déverseraient-ils dans le milieu musical et plus particulièrement du prog metal avec pour but d’avoir une totale mainmise sur la France et ce même dans les bacs de nos revendeurs de disques ?
A l’instar du Paris Saint Germain à la recherche du futur Messi et de perles dans le football, le groupe en droite provenance de Dubaï s’offre ce qui se fait de mieux dans le metal prog actuel. Nous ne serons donc pas surpris de constater qu’après s’être adjoint les services de Jens Bogren pour "Resolve[d]", c’est au tour de Joshua F. Williams (Bruce Springsteen, Stevie Wonder...) de s’occuper de la production de ce deuxième effort.
Toutefois, n’allez pas croire qu’Absolace nous propose une version orientalisée de son prog metal. Au contraire, "Fractals" trouve clairement son inspiration du côté d’un Tool, Karnivool ou encore Porcupine Tree. Mais s’il ne doit rester qu’une comparaison, c’est celle avec Riverside qui prévaudra à la faveur de passages technoïdes ou encore du chant de Nadim Jamal à la tessiture proche d’un Mariusz Duda.
Pour autant, au regard de la combinaison de talents, les influences plus qu’alléchantes, est-ce que nous avons entre les oreilles ce qui deviendra le top album de l’année 2012 ? La réponse risque fort d’être négative ! Si l’auditeur sera pris dans un tourbillon d’émotions générées par le sublime crescendo "Wade.2", le caractère prenant des titres introductif de ce "Fractals" s’étiole au gré des morceaux ! De plus, est-ce un effet de style histoire de sonner dissonant, toujours est-il que certains soli de Jack Skinner semblent approximatifs plombant ainsi toute l’ambiance construite à grand coup de plans atmosphériques hypnotiques.
A l’instar du business plan de nos amis des Emirats-Unis, un retour sur investissement est rarement immédiat. Dans le cas d’Absolace, pour arriver à ses fins, il faudra gommer les défauts de jeunesse qui entachent la production de "Fractals", très intéressant deuxième effort malgré tout.