Daniel Piquê est un guitariste brésilien qui a débuté son apprentissage musical par le piano avant de vouloir absolument jouer le Rising Force de Malmsteen ! Formateur mais traumatisant. C’est un premier mini album, Boo !, qui donne l’étendue du talent de ce guitariste très moderne mais qui fait crier sa guitare comme ses glorieux aïeuls. En trente petites minutes Daniel Piquê passe en revue un panel musical impressionnant qui va du métal pur jus, au jazz en passant par le blues. C’est sans doute cette variété qui a permis à Daniel de recruter de grands noms pour l’accompagner : Mike Mangini à la batterie, Billy Sheehan à la basse et Matos Yaniel et Fabio Alguna aux claviers.
"Croak" est très moderne et montre un Piquê adepte du vibrato, rappellant un certain Steve Vai. D’ailleurs si on devait retenir une influence, Steve Vai serait le premier nom à venir à l’esprit ("Peacock Ink"). Les cassures rythmiques sont légions et permettent au morceau de respirer avec une forte impression de groove. Son approche rythmique est comparable à celle de Dave Martone ("Over Dee Moon"). Les lignes mélodiques sont présentes même si on cherche parfois une direction à l’inspiration débridée du brésilien.
Ce qui donne du corps et de l’épaisseur aux compositions de Piquê est la forte présence de claviers. Dans "1960" (morceau dédié au père de Daniel décédé pendant l’enregistrement du disque) le piano est un instrument aussi important que la guitare aride de Daniel. Même si les modernes sont mis en avant dans Boo ! Daniel ne renie pas une part de ses influences plus ancienne. Ce ne sont pas moins que Jeff Beck et Jimi Hendrix qui sont convoqués dans le sensible "Purr" et le retro "Colic".
Comme d’accoutumée on retrouve les mêmes défauts aux premiers albums de shredder. Le manque de cohérence qui vient de l’envie de montrer ce dont on est capable dessert plus l’album qu’il ne lui rend hommage. Boo ! montre de belles inspirations de la part de ce guitariste talentueux mais celui-ci arrive à nous perdre, même en un temps relatif bref de trente minutes. La variété de Boo ! et le toucher du brésilien sont des points positifs qui laissent présager des choses intéressantes pour l’avenir. Il faudra pour cela que Daniel Piquê canalise sa créativité.