A ce qui pourrait passer pour le titre d’un roman d’espionnage, Microfilm est avant tout l’alliance de micros et de films. Les premiers ont vocation à capturer les mélodies de ce quintet français originaire de la scène post-rock. Les dialogues ou extraits sonores des seconds, issus des années 50 et 60, se verront ensuite flanqués de cette bande-son réactualisée. Lors des concerts partagés par le passé avec des artistes de prestige parmi lesquels Mono Ou Explosion In The Sky, des performances visuelles viendront s’ajouter à cette union au demeurant singulière.
Ainsi après déjà trois longs formats à leur actif, les Poitevins de Microfilm revisitent une nouvelle fois la bande-son d’œuvres cinématographiques qui ne semblent pourtant pas être restées dans la mémoire collective. Peu importe, la capacité à reproduire les ambiances de l’époque est présente, la musique colle plutôt bien avec la trame et le genre de chaque film. Ainsi a t-on droit à des décors sonores qui rappellent tour à tour certains film policiers, d’arts martiaux, à l’eau de rose voire pour adulte, des courses de voitures... Ils habillent souvent des dialogues pour les moins incongrus comme cette fameuse leçon de déshabillage sur "Claude".
Comme pour nourrir sans gaver la curiosité de chacun, la formation parsème plutôt que ne baratine de ses divers extraits ; les cinq derniers morceaux n’offrant à ce titre que des samples sonores plutôt que des dialogues. En revanche, l’attrait de la technique, employée quasiment d’un bout à l’autre de l’album et sympathique de prime abord, tend rapidement à s’essouffler, et ce d’autant que les ritournelles accompagnant les séquences sonores ont tendance au final à se recouper.
Étrange rencontre donc entre ces films au charme parfaitement désuet et cette bande-son ré-inventée. Pas sûr qu’elle passionne le grand public mais elle a au moins le mérite d’aiguiser la curiosité. A vous de voir…