Sous un titre sobre et plein de sens "We Are...", The Same Old Club publie son premier album. Néanmoins, la plupart des membres du groupe se connaissent depuis longtemps et oeuvraient auparavant dans un registre musical quelque peu différent. A l'inverse des Suisses de Lost Sphere Project au parcours musical diamétralement opposé, les Parisiens de The Same Old Club commencèrent dans les années 2000 dans la mouvence hardcore sous le nom de Boog-Ïa pour désormais proposer une musique métal électro sous son nouveau nom.
Premier bon point, The Same Old Club n'essaie pas de surfer sur la vague allemande façon Rammstein, Oompf, Eisbrecher et consorts et ne s'adonne pas non plus à un métal indus type Ministry, Fear Factory, voire Deathstars. D'ailleurs, avec "We Are..." on est bien loin d'un métal de type indus. Le groupe francilien, sans dénigrer ses débuts musicaux, prolonge au contraire ses acquis et propose dorénavant un post-hardcore électro. Deuxième bon point, sa musique propose un univers plutôt personnel, exception faîte du chant très gueulard, éraillé et stéréotypé métalcore. Certes, on est loin de l'univers original et futuriste des français de Dexy Corp, il n'empêche, The Same Old Club réussit à développer instrumentalement un univers plutôt singulier à défaut d'être vraiment original.
Sur un fond guitaristique hardcore aux riffs ce qu'il y a de plus basiques et un chant résolument métalcore très linéaire non éclairci par des passages de chant clair, The Same Old Club propose avant tout une musique mélodiquement électro. Avec trois claviers en son sein, The Same Old Club aime assurément la musique électro, mais l'équilibre avec le metal n'est pas rompu comme sur le dernier album du groupe français hardtek, Micropoint. On retiendra tout particulièrement de cet album le titre d'ouverture "Werewolf Vs Ants" plutôt prenant, l'entraînant "Diskull Brain Dead", "N 6" à la mélodie légère et accrocheuse et l'ovni "Death Is Future" aux passages électro plus affirmés.
Avec "We Are...", The Same Old Club signe un album intéressant à défaut d'être tout à fait captivant. Si le groupe réussit le tour de force de proposer un univers propre et plutôt singulier, on peut lui reprocher malgré tout un certain manque d'audace, notamment au niveau du chant dont la linéarité plombe le tout. Une plus grande coloration vocale serait assurément un plus, avec pour preuve le titre final, "Foetus In The Beehive".
Enfin, à l'exception de ce dernier et de la petite éclaircie constituée par le titre "Death Is Future", quasiment tous les titres sont construits sur le même schéma, renforçant cette impression de linéarité et ce, d'autant plus, que la plupart des titres sont relativement longs avec leur 4 minutes au compteur. Des compositions plus courtes auraient été sans doute plus judicieux. En dépit de ces petits bémols, The Same Old Club vaut que l'on se penche sur sa musique qui trouvera assurément son public.