Déjà cinq ans ! L'attente aura été longue avant que Galahad nous offre un successeur à l'excellent "Empires Never Last". C'est avec un line up presque identique que le combo anglais nous revient pour ce "Battle Scars" puisque seul Lee Abraham a quitté le navire pour être remplacé par le bassiste Neil Pepper qui officie également en appui aux claviers et à la guitare.
Dès les premières secondes, un son grave et profond s'impose à l'auditeur, comme une vibration basse au cinéma en Dolby surround, puis les violons débarquent, romantiques à souhait. Pas de doute, Galahad nous fait une entrée symphonique bien servie par un mixage haut de gamme. "Battle Scars" semble introduire un album, auquel il a donné son titre, dans la continuité de "Empires Never Last", riche en sonorités et à l'interprétation vitaminée. Passée cette introduction grandiose la voix typée de Stuart Nicholson vient se poser sur une débauche d'envolées de guitare saturées et de nappes de claviers grandiloquentes.
Le rythme effréné de la musique ne faiblit par avec "Reach For The Sun"... Bien au contraire, la batterie s'emballe et on perçoit ça et là un peu de double pédale. Galahad emprunte quelques poncifs du speed metal tout au long de l'album, mais avec modération et en préservant la signature sonore qui a fait le succès des productions précédentes. Chacun appréciera selon ses goûts l'insertion de sonorités surprenantes telles que cette incursion dans l'électro limite dance floor à la fin du premier tiers de "Seize The Day". Au rang des choix discutables, "Bitter And Twisted" ressemble beaucoup à un auto plagiat et on pourra se demander l'intérêt de ce titre dont le refrain rappelle un peu trop "Empires Never Last".
Pour conclure en beauté un album déjà fort généreux, Galahad nous offre une somptueuse reprise de "Sleepers" tiré de l'album du même nom paru en 1995 et intitulé ici "Sleepers 2012". C'est plus de 14 minutes (les autres titres ne dépassent pas 7'30) de prog dans toute l'acception du terme qui se déverse dans nos oreilles. Chant parfois théâtral, nappes de synthé, variations de rythme, breaks, soli de guitare virevoltants, font de cette ultime plage la pièce maîtresse de l'album. Dommage que ce ne soit pas une composition originale.
J'aurais pu donner un 9/10 à cet album qui ne manque pas de richesses et de créativité, mais les concessions à des genres musicaux qui n'ont pas mes faveurs m'ont incité à revoir cette note à la baisse. Je pense que certains trouveront ce 7/10 sévère, mais, selon l'adage "qui aime bien, châtie bien", j'avais espéré mieux venant d'un groupe faisant partie de mon "hall of fames".