R.I.P ! Voilà l'épitaphe qui aurait pu figurer à la fin de la chronique de "Wicked Wonderland" tant le retour discographique de Lita Ford pouvait être apparenté à un suicide artistique. Visiblement trop influencée par son ex-mari (encore un !) Jim Gillette, la belle a décidé de reprendre les choses en main et de faire appel Gary Hoey pour produire son nouvel opus annoncé comme un retour à ses racines et comme une œuvre plus personnelle. "Living Like A Runaway" débarque donc sur les platines de fans dubitatifs mais alléchés par la référence faite par ce titre au début de carrière de Lita.
Il est vrai que cet album pouvait difficilement être pire que son immonde prédécesseur, mais nous pouvons d'ores et déjà annoncer qu'il devrait rassurer les amateurs de la tigresse, tant l'efficacité et les mélodies sont de retour. Le riff direct et tranchant de l'introductif "Branded" est d'ailleurs digne de l'énergie des débuts, sans pour autant que Lita s'enferme dans une marche-arrière forcée vers un passé qui lui avait valu la reconnaissance du milieu du Hard-Rock. Et s'il est vrai que ces 10 titres permettent de balayer les différentes époques traversées au travers de sa discographie, la blonde guitariste n'en réussi pas moins à y intégrer quelques touches plus actuelles permettant à l'ensemble d'être à la fois varié et accessible.
Nous retrouvons ainsi une bonne grosse ligne de basse aux accents Stoner pour un "Hate" à la fois gras et accrocheur, une intro indus avec voix trafiquée en ouverture d'un "The Mask" plus sombre au riff hypnotisant, mais également un groovy et obsédant "Relentless" qui fera onduler les fans de l'époque "Stilleto", en même temps que la ballade "Mother" leur rappellera le "Lisa" du même album. Et c'est là tout le charme de cet album réussissant à faire cohabiter avec finesse les références aux anciens succès et les ouvertures à la scène actuelle, capable de nous inviter à rouler sur les highways au son des légers et pop-rock "Living Like A Runaway" ou "Love 2 Hate U" sur lequel le chant est partagé avec Gary Hoey, mais également de nous écraser sous le plombé "Devil In My Head" pourtant doté d'un passage plus aérien, alors qu'"Asylum" surprend avec son alternance de tempi.
Sans pour autant révolutionner le genre, "Living Like A Runaway" vient tout de même nous rassurer et réconcilier Lita Ford avec ses fans, en même temps qu'il pourra accrocher quelques nouveaux amateurs de ce mélange équilibré entre références au Hard-Rock mélodique des années 80-90, et ajouts de touches plus modernes. Avec un album qui réussit à séduire un peu plus son auditoire après chaque écoute, Lita peut à nouveau envisager la suite de sa carrière avec optimisme.