"Indian Summer" n'est que le second album en quinze ans du groupe Auburn. Il est vrai qu'entre les deux, le groupe s'était plongé dans une longue période d'hibernation, notamment pour que certains de ses membres puissent consacrer à leur progéniture toute l'attention nécessaire. Le disque contient dix titres dont la durée semble calibrée pour les radios FM, seuls deux d'entre eux s'aventurant au-delà des six minutes.
Le groupe n'a visiblement pas d'autres prétentions que de distiller des chansons feutrées à écouter confortablement pelotonné dans une ambiance cosy. L'accompagnement musical est globalement acoustique, accueillant en son sein les chaudes sonorités d'un violoncelle et même le temps d'un titre celles plus aigrelettes d'un violon. Accompagnement musical qui sert d'écrin à la voix de Liz Lenten tant il est évident que le jeu des musiciens n'est là que pour offrir un tapis musical aux vocalises de leur chanteuse. Un choix qui s'avère bien peu judicieux.
En effet, Liz Lenten interprète chaque titre d'une voix affectée et maniérée, au timbre acidulé et légèrement cassé, et se perd volontiers en minauderies susurrées. Manquant de nuance et de coffre (le mezzo voce est de rigueur), ses tentatives de séduction se limitent aux bornes d'une suavité sophistiquée mais sans âme. Il faut avouer que les chœurs sirupeux et démodés qui l'accompagnent ne l'aident pas à se mettre en valeur, pas plus que la percussion impersonnelle qui s'avère rapidement exaspérante. Les autres instruments font ce qu'ils peuvent, se la jouent plutôt discret et sans virtuosité excessive.
Que le groupe s'essaye à la variété américaine ('Shame On You'), à la musique sud-américaine ('Indian Summer') ou country ('Too Far From Home'), au reggae ('Day Dreamin') ou au blues ('All Comes Back To You'), la musique reste d'une grande mièvrerie et beaucoup trop convenue pour que l'auditeur en retire le moindre plaisir. Un disque qui s'oubliera facilement.