Après son album de 2009 et quelques tournées, Europe qui souhaite rester sur le devant de la scène avec une production tous les deux ans, sort de studio et reprend les hostilités où ils les avaient laissées sur "Last Look At Eden" avec 'Riches To Rags'.
Ce premier titre, mid tempo au superbe solo sur une rythmique soudainement boostée possède tout ce qu'un fan du nouveau Europe est en droit d'attendre. Par contre, dès ce 'Not Supposed To Sing The Blues' au titre très intéressant et faisant référence dans son texte à quelques incontournables du Rock, c'est justement vers un Blues-Rock, comme Black Country Communion nous sert depuis sa récente création, que s'oriente la bande à Tempest. Et cela, nous ne pouvions que nous y attendre. Avec un précédent opus qui lorgnait déjà vers un bon vieux Hard Rock 70's évoquant souvent Led Zep ou Deep Purple (nous retrouverons ici plusieurs titres de ce tonneau comme l'évocateur 'Demon Head' dont le riff aurait fait un tabac en 1972 ou le Folky 'Drink And Smile' que n'aurait pas renié un Robert Plant), l'album solo de John Norum qui voyait le Blues mis à l'honneur en 2010 et l'annonce du titre "Bag Of Bones" ne laissait plus de place au doute : Europe allait nous servir du Hard Rock Bluesy en 2012.
Dans cette veine, brillent le dynamique 'Doghouse' où Bonamassa lui-même vient taper le solo (avec Shirley à la production, il aurait été dommage de ne pas tenter l'association), le superbe 'Bag Of Bones' entre slow Blues sur les couplets et Power-Blues éclatant sur lequel Norum se montre plus que jamais divin en acoustique comme en électrique, ou encore la power ballade 'My Woman, My Friends', qui n'innove en rien mais reste sublime par la force de son interprétation. Mais attention, il ne faut pas ici croire que le groupe nous sert du vieillot, du mou ou du facile ! Il semble bien d'ailleurs qu'Europe ait ici trouvé l'équilibre idéal entre une approche moderne de sa musique (le flot de Tempest, la structures dynamiques des titres…) dans un costume taillé Classic Rock 70's (les riffs, l'orgue de Mic Michaeli, les rythmiques), offrant un album finalement plus abouti et convainquant que son déjà très bon prédécesseur.
Le côté moderne de leur musique, présent partout, se retrouve plus particulièrement dans des titres comme 'Firebox' ou le plus Metal 'Mercy You Mercy Me' au refrain une fois de plus mémorable. Côté production, la basse de John Leven (qui apparait discrètement à la compo sur plusieurs titres) semble un petit peu plus en avant que précédemment, à moins que cela ne vienne d'une batterie un peu moins boostée, même si au final Tempest et Norum restent les maîtres à bord. En mélangeant du neuf et du vieux, et fort d'une longue expérience, Europe trouve la formule idéale que seuls des musiciens ayant roulé leur bosse assez longtemps peuvent sublimer. 'Bring It All Home' est LA ballade de mise dans chaque nouvelle production de Europe, et une fois n'est pas coutume, elle apparait judicieusement en fin d'album, cloturant les hostilités avec une douceur fort agréable dans une mélodie bien plus efficace et touchante que celle du 'There's A New Love In Town' de 2009.
Une fois de plus, cette nouvelle livraison venue d'Europe reste une valeur sûre.
Une autre preuve qu'après plus de 30 années de carrière un groupe peut encore proposer des choses alléchantes.