Sept ans de réflexion... Outre le titre d'un film célèbre, c'est le temps qu'il aura fallu au groupe suisse Rak pour nous offrir "The Book Of Flight", un deuxième album dont le sous-titre "Lepidoptera II" nous laisse à croire qu'il n'est ni plus ni moins que la suite de leur premier opus.
Ce second volet (la deuxième aile du papillon ?) est constitué de six pistes titrées "Volume I" à "Volume VI" augurant d'un contenu global contextuel, ou pour le moins d'un fil conducteur. Le premier volume ("The Ascent") est un épique de près de 18 minutes, dans la pure tradition progressive. Les ambiances et influences s'y succèdent, louvoyant entre le metal léger d'un Dream Theater dans ses moments calmes, et un néo-prog musclé et symphonique lorgnant du coté du Pendragon actuel. Enchaînement tout trouvé pour passer au deuxième titre, "The Breakthrough", où Rak étale les plages d'un rock progressif que ne renierait pas Arena. Mimétisme d'autant plus réaliste que la voix de Dave Thwaites a des similitudes avec celle de Rob Sowden surtout sur le refrain. On retrouvera ce chant chant typé "Swoden" sur la ballade "The Descent" et, dans une moindre mesure sur "The Great Machine", ultime piste de l'album et néanmoins, encore une fois, dans une mouvance "arenienne".
Autre pièce remarquable, le "Volume III" au titre éponyme de "The Book Of Flight", qui est constitué de deux parties nettement distinctes. La première musclée où la voix va flirter avec des accents à la David Bowie et la seconde plus intimiste où le chant est plus proche de celui d'Alias Eye. L'organe vocal de Dave Thwaites et les arrangements autour des voix sont sans doute les éléments majeurs de ce "Lepidoptera II", mais les autres protagonistes sont loin d'être en retrait. Marc Grassi domine ses claviers qui vont du piano au synthé en passant par le Hammond avec une évidente dextérité et un égal bonheur. Stefan Gabele y ajoute un panel guitaristique assez large, ponctué parfois de soli qui s'éloignent des sonorités et du toucher de Gilmour-Hackett-Latimer chers au rock progressif typé néo pour se rapprocher de ceux des hard-rockers.
Ce deuxième envol du lépidoptère helvète est donc une confirmation du talent de Marc Grassi et de ses acolytes. Son rock progressif s'est un peu éloigné de son inclinaison 'metal' originelle, ce qui n'est pas pour me déplaire, mais reste dans la frange musclée du néo-prog symphonique. Un album très recommandable pour les amateurs du genre.