Après deux premiers essais solo et un live, Paul Gilbert nous revient du pays du soleil levant avec un nouvel album nommé "Burning Organ". En regardant la pochette sur laquelle son nom n'apparait toujours pas, l'auditeur peut le voir jouer sur un orgue en feu, instrument à la base de ce projet.
Bien plus cohérent que ses précédents efforts, il n'en reste pas moins fun. Entouré d'une toute nouvelle équipe, le roi des shredders nous propose des titres joyeux et très rock'n'roll comme 'This Is My Religion' à la terrible intro néoclassique et rappelant par moment Mr. Big, 'Suicide Lover' ou encore 'I Am Satan' aux paroles amusantes. Ce dernier, alternant avec brio mélodie de guitare sèche et passages électriques, possède en son sein un plan Doom énormissime et épique, aussi opportun qu'inattendu. Paul Gilbert semble avoir ici trouvé l'équilibre parfait entre les plans de guitares à la technique vertigineuse et les lignes de chant simples et efficaces.
Certains titres sonnent très Hard Rock comme un 'Bliss' décoiffant, doté d'un pont musical bluesy, ou un 'Muscle Car' direct et punchy dans lequel la guitare et la basse sont mises à l'honneur. Le Metal s'impose même sur la reprise du hit de Donna Summer, 'I Feel Love' sur lequel Paul Gilbert chante (décidément très bien) et il revisite ce classique avec une vélocité et un feeling bienvenus. Même les titres courts restent accrocheurs comme le 'GVRO' adapté de Bach ou l'introductif 'I Like Rock' dont le solo a été joué sur plus de 100 guitares (basses et guitares acoustiques comprises), toutes issues de la collec' perso de l'artiste et ajoutées une par une.
Les moyens 'I Need My Drum' ponctué d'un solo de …batterie, ou le Pop 'Amy Is Amazing', vont tout juste donner un petit coup de mou à l'ensemble, sans pour autant gâcher la fête qui atteint son paroxysme avec un éponyme instrumental aussi réussi qu'addictif (on pense parfois à Ron Thal).
Le 'Keep On Keepin' On' final, léger et optimiste, ne vous donnera qu'une envie, celle de relancer la lecture de l'album dans son intégralité. S'il ne vous faut qu'un album de Paul Gilbert, c'est ce "Burning Organ" ! Une œuvre intemporelle qui n'a à ce jour pas pris la moindre ride.