Ami(e)s de la poésie bonjour. Dans le cadre des soirées placées sous le signe du romantisme, Music Waves vous présente Pervert Asshole ! Vous soupçonnez la supercherie ? Vous avez bien raison. En effet, la dénomination de ce combo parisien tient toutes ses promesses, notamment en ce qui concerne les paroles et les arrangements sonores. Car pour ce qui est du contenu musical, l’excentricité est moins de mise et le groupe nous convie en terrain assez classique. Si les compositions qui forment ce disque sont assez hétérogènes, l’ambiance générale renvoie en effet à un mix entre Motörhead et les Nashville Pussy, avec quelques petites touches Punk.
Jetez une oreille sur "Nice To Meat You", et il serait étonnant que vous ne repériez pas de faux airs de Motörhead, que ce soit au niveau des vocaux ou de la basse. Il en va de même de l’intro à la batterie de "Born Drunk. Mais le style de Pervert Asshole est loin d’être monolithique et certains titres renvoient à des univers assez éloignés de ceux de la bande à Lemmy. Ainsi, on peut discerner des traces de Suicidal Tendencies dans " Holocausto Über Alles", alors qu’avec "Born Drunk", c’est plutôt vers Body Count (dont un album s’appelle d’ailleurs "Born Dead"), que l’on peut trouver quelques similitudes. Rien de très original dans cela, mais il convient de constater que le groupe s’y entend bien pour faire parler la poudre et pour se montrer efficace. Portées par un son plus que correct, les compositions tiennent la route et tout amateur de la scène Heavy des années 80 / 90, devrait y trouver son compte.
Mais, pour revenir au doux patronyme de nos proctologues musicaux, c’est surtout au niveau de la thématique et de l’ambiance de ce disque que les oreilles les plus chastes pourraient être surprises. Dès l’intro qui reprend le discours de Chet, le Monsieur Loyal du film "Dusk Til Dawn", dans lequel sont placés plus de "Pussy" qu’Alpha Blondy ne dit de "You know" dans ses interviews, jusqu’au dernier morceau qui se veut une sorte de patchwork sonore construit à base de bande son de films porno et de cris d’épouvantes, l’album est truffé de références ou d’illustrations sonores renvoyant à l’univers du Gore et du sexe. Un monde dans lequel Rob Zombie serait tombé dans la marmite de viagra lorsqu’il était tout petit… Si à ce petit jeu, le groupe gagne une identité forte et marquante, l’ajout trop fréquent de ces bruitages / bandes sons, nuit cependant à la longue à l’efficacité de la musique.
Et c'est dommage car du point de vue strictement musical, Pervert Asshole se révèle être un groupe très convaincant et performant. Le risque que leur image occulte leurs qualités artistiques est ici bien réel...