Encore un nouveau combo suédois, et encore un nouveau rejeton dans l'AOR's family. Oxygen est son nom donc, ma foi, pourquoi pas. Mais d'où sortent ils ceux-là ? Eh bien, mis à part vous dire que le frontman Tony Niva a traîné son pied de micro dans Zanity, un groupe de Power Metal qui sortit "Time Out Of Mind" en 1987, chez les capilairement canichés Swedish Erotica sur le single "Down Town" en 1989, au sein de son propre groupe Niva avec lequel il proposa un seul album ("No Capitulation") sorti uniquement au Japon en 1994, et avec Lion's Share sur "Entrance " en 2001, nous ne vous proposerons pas grand-chose de plus à vous mettre sous la dent. Néanmoins, ces indications peuvent vous être utiles pour peu que vous appréciez la voix du Monsieur car elle est bien la seule marque d'originalité du combo, puisqu'elle se rapproche de celle de Lou Nadeau, le vocaliste du fameux groupe canadien Wrabit.
Plaisanterie mise à part (Wrabit étant, il faut bien l'avouer, aussi peu connu que les autres combos précités), Oxygen, avec ce "Final Warning", n'est peut être pas un chantre de l'originalité, mais les Suédois savent tout de même y faire dans le registre des mélodies catchy fortement teintées des pastels des 80's. Question originalité, oubliez également les paroles, car ici ça ne vole pas plus haut qu'un dodo sur l'île Maurice (le Raphus cucullatus, chers ornithologues en herbe, oiseau exterminé, était incapable de voler). Arrêtons ici les critiques, car il n'en existe pas d'autres à signaler et passons à la remise des prix.
La première de ces honorables distinctions va à l'hymnique "When Tomorrow Never Come" dont le refrain pourrait devenir la sonnerie de votre réveil matin, rien de tel pour commencer le sourire aux lèvres une dure journée de labeur. Le second est décerné à "Gold From The Future", dont le riff d'attaque plutôt hargneux (il évoque le "Lies" de Royal Hunt et le "We Belong To The Night" d'UFO) va tracasser vos cervicales. Le troisième revient à la ballade "I Remember", classique certes, mais vraiment prenante. Vous pourrez en parler à Madame, histoire de lui prouver que vous n'êtes pas la brute épaisse que laissent transparaître vos habituels préférences musicales (et glissez lui dans l'oreille le titre conclusif "You" afin de l'achever). Le lot de consolation ira au mid-tempo "Best Days Of Our Lives" qui, avec son long refrain joliment pensé, séduit avec aisance.
Les recalés de cette distribution n'auront pas à rougir de rester sur le bas-côté du chemin. Ces titres proposent tous des arpèges mélodiques de bon niveau et devraient rencontrer un franc succès chez les éléments de la frange la moins métallique des hardos, les adorateurs du cristal mélodique. Les adeptes de guitares prédominantes iront par contre butiner ailleurs même si, accompagnant "Gold From The Future", "I Wanna Know For Sure" fait parler le riff, et si de nombreux soli bien sentis parsèment cet opus qui reste au final tout à fait recommandable dans le genre.