Les jeunes Autrichiens de Phi ont commencé leur aventure en 2006 en participant pendant 2 ans à de nombreux festivals. Depuis 2010, le groupe est plus actif au niveau enregistrement et a sorti initialement ce disque en 2011, réédité cette année chez le label soviétique Mals, juste avant la parution à venir d’un nouvel EP, "The Deflowering Of Reality".
Trio depuis le début de 2011, la formation guitare/basse/batterie a été aidée par 3 invités pour apporter claviers, violon, ainsi que des narrations permettant de lier certains titres. Dès l’ouverture (The Surgical Cut (Parts 2-4)) le ton est donné avec une déferlante de guitares heavy accompagnées de nappes de claviers, breakées en leur centre par un long passage mélodique. Ce découpage sera la trame généralisée par le groupe tout au long de cette galette et utilisée, à bon escient, deux fois sur Departure.
Le violon est présent, notamment sur l’intro de Wintersong, une composition mid-tempo digne du meilleur de The Editors – le mimétisme avec la voix de Tom Smith est bluffante- montant crescendo et se finalisant sur un solo de guitare destructeur, l’orgue dialoguant avec la guitare ravageuse de Markus transcendant l’ambiance. L’enchaînement avec Death Is Dead provoque le retour d’un déchaînement sonore plus expérimental où les nombreux breaks cassent le rythme dans un style proche du jazz-rock.
La plus longue composition (Desire) est construite sur les mêmes bases que le titre inaugural. La voix se veut plus chaleureuse et est l’élément central partagé avec la 6 cordes. Nous avons d'ailleurs ici le titre le plus abouti de l’ensemble avec de nombreux tiroirs qui s’ouvrent et se referment permettant d’offrir un solo monstrueux à l’approche du dénouement. Quant à la première partie de The Surgical Cut, elle se fait plus aérienne avec une utilisation plus prononcée des claviers, une guitare lyrique et une sorte de psychédélisme se rapprochant de Pink Floyd dans sa période planante fusionnant avec les envolées métalliques de Porcupine Tree.
C’est un bel album que vient de nous livrer Phi, dans un genre où innover n’est pas toujours évident. Ces autrichiens réussissent à interpeller là où il faut. Il y a fort à parier que ce jeune groupe n’est qu’au début de sa carrière et que, si les prochaines livraisons profitent de l’expérience acquise, l’avenir n'en sera que plus radieux.