Jamais vraiment parti - on pense aux nombreux disques de remixes et au live sorti en 2009, "Adios Puta Madres" - Ministry et son leader Al Jourgensen, a fini par relancer la machine à l'été 2011 en annonçant une nouvelle tournée et surtout un nouvel album cinq ans après "The Last Sucker", opus qui aurait du selon les dire de Jourgensen être le dernier du groupe...
"Relapse" présente une formation classique avec de nouveau Tommy Victor (Prong) à la guitare et quelques habitués et amis du maître des lieux. On pouvait le prévoir, ce 12ème disque studio ne révolutionne pas le genre et nous balance 11 pistes de pur métal industriel qui cette fois ne donne pas dans le pamphlet politique mais plus, à l'image de la pochette, dans la critique des sociétés médiatiques et de consommation.
Si le groupe semble avoir enclenché le pilotage automatique, certains titres restent dignes de la grande époque de Ministry. Le début de l'album est même un uppercut en pleine face tant il ne fait pas de quartiers, Jourgensen paraissant déchainé voire même possédé. Ainsi "Ghouldiggers", "Double Tap", "Kleptocracy" et "Freefall" sont-ils quatre redoutables missiles de métal indus de grande classe. On y trouve de plus des soli de guitares furieux, très heavy, qui se marient à merveille aux aspects industriels en y apportant une touche mélodique du meilleur effet. La batterie programmée fait quand à elle son effet avec cette sensation d'avoir à faire à une mitraillette qui ne s'arrête pas.
Passé ces morceaux, le constat devient vite moins reluisant avec quelques redondances et faiblesses. "99%", malgré son statut de single, tourne un peu en rond et ne fait que reproduire la recette classique de Ministry. Il en va de même pour "Relapse" qui n'a pas d'accroche forte et dont le refrain semble peu inspiré. Heureusement, "Weekend Warrior", au chant proche d'un Dave Mustaine (Megadeth) et "Bloodlust" arrivent-elles à sauver les meubles. La première est très heavy tandis que la seconde, plus posée, surprend par son groove. On y sent la patte d'un Tommy Victor qui laisse l'emprunte d'un Prong sur cet excellent titre concluant le disque en beauté.
Au final et malgré de petites faiblesses, ce retour est une vraie réussite. "Relapse" revisite avec talent et efficacité ce que sait faire de mieux Ministry. Et si cette fois il s'agit bien du dernier disque du groupe, on ne pourra que se lamenter quand on voit que Jourgensen, quand il s'en donne la peine, semble avoir encore des choses à dire. En attendant on ne saura que trop vous conseiller de savourer ce bon moment de métal industriel dans toute sa splendeur.