Bien que nouvellement signé par les sur-productifs Klonosphère, Jenx n’est pourtant pas un nouveau venu de la scène metal à proprement parlé. Formé en 2003, le combo a martelé son metal industriel au côté de pointures hexagonales que sont Gojira, Loudblast, Dagoba, Oomph!, In Extremo, Les Tambours du Bronx, Watcha... Malheureusement, le CV studio du groupe se résumait jusqu’alors à un simple album datant de 2007 ("Fuseless").
Pour la partie culturelle, Enuma Elish est un poème qui célèbre à travers sept tablettes la gloire du dieu Marduk et raconte son ascension vers la souveraineté du panthéon babylonien. Et pour être totalement exhaustif, le visuel de l’album est censé représenter une des tablettes !
Si le travail de recherche de Jenx est plus qu’alléchant et éveillera la curiosité de ceux d’entre vous les plus sensibles à l’aspect conceptuel des œuvres musicales, cela ne vous avancera guère pour cerner le contenu musical qui nous intéresse ici. Moins industriel que par le passé, Jenx ouvre les hostilités avec "Flood" et "Burning Pride", véritables assauts métalliques bardés de samples indus bien sentis sur lesquels les hurlements éraillés et corrosifs de Xav’, bien que dans un registre différent, pourront évoquer Joe Duplantier (Gojira). Malgré tout, cette recette bien que particulièrement rafraîchissante trouve rapidement ses limites dès "Chains of Labor" et "RFID", deux morceaux trop redondants !
Fort heureusement, "Enuma Elish" trouve son second souffle en déclinant son death industriel sur un tempo plus lent et notamment l’impressionnant "Nibiru", pierre angulaire de cet album suivi du tout aussi intéressant titre éponyme. Jenx revient à la charge toute rage métallique dehors avec "Blood Obsension" non sans avoir atteint le paroxysme de son ralentissement de rythme entamé sur "Nibiru" avec l’hypnotique "The Loss" ! Hypnose qui reprend ses droits sur le final instrumental bruitiste aux accents indous sur "Sycamore Part II".
Avec "Enuma Elish", curiosité métallique rafraîchissante qui devient vite entêtante pour qui sait si intéresser, Jenx se pose comme le chaînon manquant de l’évolution métallique entre un Gojira et un Treponem Pal… Encore une fois, le pari osé de Klonosphère sur le papier est une réussite sans partage !