Nouveau groupe signé sous le pavillon Basick Records ? Il n’en fallait pas plus pour que le chroniqueur lambda que je suis vous ponde une énième chronique marqué du sceau "djent" qui caractérise les dernières productions du label. Mais malgré les cadences infernales qui sont imposées au pauvre chroniqueur de MusicWaves que je suis, une écoute attentive des albums à chroniquer s’impose ! Et grand bien m’en a pris !
Comme peuvent le laisser fortement penser le visuel signé Travis Smith, le mastering de Jens Bogren et outre le fait que ces noms soient des gages manifestes de qualité, 7 Horns 7 Eyes est clairement rattaché à la scène death progressive mélancolique.
"Divine Amnesty" qui ouvre le bal se charge de valider cette étiquette progressive de la plus belle des manières ! Après une intro acoustique atmosphérique, le combo articulé autour de l’épine dorsale des frères Smith et de son chanteur JJ Polachek, nous entraîne dans une plongée dans les eaux sombres et mélancoliques du death progressif popularisé par Opeth. Une comparaison qui vaut aussi bien pour ses aspects musicaux au gré d’une ambiance lourde entretenue par des riffs pachydermiques envoûtants qu’au titre des growls caverneux de JJ Polachek dont la performance surpuissante - exclusivement extrême - finit par totalement écraser une ambiance déjà pesante.
Mais à l’instar de leur compatriote de Novembers Doom, 7 Horns 7 Eyes ne verse pas dans la simple et pâle copie d’Opeth et propose sa propre déclinaison du death prog un poil modernisé pour l’occasion. Preuve en est "Phumis: The Falsehood of Affliction" qui, dans un style plus technique, accélère le rythme notamment au travers de soli ébouriffants qui affolent les compteurs ! Toujours dans l’optique de créer des atmosphères lourdes et variées (et de justifier sa présence dans le catalogue Basick Records ?), 7 Horns 7 Eyes décline "Cycle of Self" sur le mode d’un riff syncopé aux accents "djenty".
Pour autant, l’équilibre précaire clair/ obscur n’est à aucun moment rompu. Mieux, cette alternance de rythmes est l’une des forces de "Throes of Absolution" qui atteint son apogée sur le sublime "A Finite Grasp of Infinite Disillusion". Et histoire d’enfoncer le clou, "Throes of Absolution" se clôt magistralement sur l’instrumental atmosphérique "Regeneration" qui outre son aspect totalement envoûtant, se signale par la présence de Jeff Lomis (Nevermore).
A une époque où la bande à Mikael Åkerfeldt semble avoir laissée en route son agressivité, 7 Horns 7 Eyes a clairement une place au soleil à se faire ! Charge aux américains originaires de Seattle de confirmer l’essai "Throes of Absolution" pour devenir le fer de lance d’une scène qui se cherche un nouveau leader !