Nous aurions pu dire du bien de The Devils You Know, nouvelle et - déjà - cinquième purge commise par The Other. Mais non, car avoir du succès, en Allemagne surtout, sa terre natale, ne fait pas et n'a jamais fait un bon groupe. Citer les Misfits et The 69 Eyes ou tourner avec The Cult, pas davantage. Et que dire de ces maquillages même pas dignes de "The Horror Picture Show "?
Puisque l'on parle d'horreur, sachez, si vous ne le connaissez pas (on ne vous en voudra pas vraiment), que le combo passe pour être un des fers de lance de l'Horror-Punk, mouvement apparu à la fin des années 70, se réclamant des films d'épouvante de la Universal ou de l'expressionnisme allemand, et dont Glenn Danzig reste un des plus célèbres hérauts. Seulement voilà, The Other est loin, très loin même, d'arriver à la cheville du musculeux chanteur, ni même à celle des Murderdolls ou de Wednesdey 13, si tant est que ces deux derniers puissent être considérés comme des artistes talentueux. Tout est dit et cela fait donc désormais cinq albums que cela dure.
Ceci étant, The Devils You Know, solidement emballé (à l'allemande donc) par Waldemar Sorychta, qu'on a tout de même connu en meilleure compagnie (Grip Inc. en tant que musicien et bien entendu tous les poulains de l'âge d'or du label Century Media au milieu des années 90 tels que Moonspell, The Gathering ou Samael, comme producteur), est un disque bien fait, ce qui ne fait pas tout. Certains titres, (un peu) moins mornes que d'autres, tels que "My Home Is My Casket" ou "Puppet On A String" (?) et, dans une moindre mesure encore, de rares passages émiettés de ci de là tel "Nice Day For A Funeral" et sa rythmique téléphonée mais fragile bouée à laquelle on est bien obligé de s'accrocher pour éviter le naufrage, ne sauraient sauver le contenu d'une médiocrité abyssale, enlisé dans les clichés les plus éculés du genre.
Puceau autant en terme d'inspiration que d'imagination, les lascars nous infligent un supplice de plus de 50 minutes au bout desquelles il est difficile de ne pas lâcher prise en cours de route. On ne voit pas trop bien où, en dehors de l'Allemagne, The Other pourrait écouler le fruit de ses vains efforts...