A peine mis en orbite par une première Démo au début de l’année 2011, que les jeunes Russes de Cosmonauts Days re-décollent quelques mois plus tard avec un long format qui leur a permis d’or et déjà de les planter sur le devant de la scène post-rock. Une étiquette qui finalement sans être incorrecte reste plutôt tronquée.
"Paths Of The Restless" possède effectivement de ces saveurs atmosphériques où les guitares, comme vecteur d’émotions, initient le début d’un langage, aussi multiple qu’universel. Totalement instrumental, il laisse les cordes et la batterie se jouer des rythmes au gré de leurs humeurs, tantôt guillerettes, tantôt plus embrunies. Ainsi, alors que des titres comme "Satellite" ou "The Last Watchman" font montre d’une certaine insouciance à la Explosion In The Sky, d’autre apportent un voile de mystère, de mélancolie voire de tourmente.
En cela, le quatuor moscovite marche parfois sur des terres banderolées de sludge ("The Great Disease"…) voire de noise (le ténébreux "Blackout"). Au creux d’une production aux allures de voûte céleste massive et sans fioriture, le jeu de ces jeunots, malgré leur âge, fait alors preuve d’une vraie virilité. Et ce n’est pas l’introductif "The Captain" avec sa soudaine vélocité électrique en cours de morceau qui signifiera le contraire.
A vrai dire, les frontières musicales à l’instar de l’univers dans lequel flotte leurs cosmonautes ne sont pas clairement définies. Elles sont en revanche loin d’être inconnues au point que certains pourrait même trouver cet ouvrage plutôt classique. Nombre sont les formations qui ont finalement, à proportion variable, erré dans ces eaux opaques aux courants instables. Néanmoins, force est de constater les qualités de l’objet comme la variété de ses propos et les charmes de sa silhouette. Une agréable compagnie dirait-on…
Pour une première vraie intervention au sein d’une assemblée pot-rock déjà très bien représentée, "Paths Of The Restless" semble, malgré qu’il soit muet, avoir des choses à dire. Et il y a fort est à parier que dans le futur, nombre de songe-creux, la tête aussi dans les étoiles, seront de leur côté tout oreilles dehors…