Pour ceux qui n'ont pas eu le bonheur d'être adolescent dans les années 70, rappelons que Sweet est l'un des flambeaux du glam rock, prônant le retour à un rock'n'roll aux structures simples tout en véhiculant une image provocante et souvent androgyne. Un groupe dont la carrière a tourné, il faut bien l'avouer, autour de quatre ou cinq tubes conçus lors de leurs jeunes années et déclinés inlassablement pendant près de quarante ans.
Si on se penche un peu sur la discographie, on s'aperçoit que passées les années 70 où le groupe est assez créatif, il ne produit sur sa lancée que deux disques au début des années 80, puis adopte un rythme décennal : "A" en 1992, "Sweetlife" en 2002 et enfin "New York Connection" en 2012. Entretemps, il ne reste cependant pas inactif et produit un nombre incroyable de compilations et de disques live.
Les talents de composition ne sont donc pas le point fort de ce groupe. Pour contourner la difficulté, Sweet recourt à une vieille astuce, celle de revisiter les créations des autres. "NYC" reprend 11 titres créés entre 1963 ('On Broadway') et 2011 ('Gold On The Ceiling') par autant d'artistes différents, dont seul le titre éponyme est d'eux. Onze titres qui ont tous pour point commun New-York, soit que les interprètes aient une relation forte avec the big apple, soit que le titre fasse implicitement référence à la ville américaine. Onze rocks fidèles à la doctrine musicale du groupe, simples, carrés, sans fioritures si ce n'est quelques samples, entre autres de sirènes (pour rappeler 'Ballroom Blitz' ?), onze chansons au tempo enlevé dont la seule prétention est de donner à vos pieds l'envie de danser.
La recette parait facile. Accordons quand même au groupe le mérite d'avoir mis sa patte sur chaque titre, accélérant un poil le tempo par ci, arrondissant les rugosités par là, rajoutant des chœurs un peu partout. Avoir transformé en hard rock de bon goût le punk agressif de 'All Moving Faster', la new wave démodée de 'You Spin Me Round' et le R'n'B de 'On Brodway', permettant une cohabitation sans heurts de titres si différents à l'origine, relève du petit exploit. Savoir moderniser 'Shapes Of Things' ou interpréter 'Because The Night' ou 'Sweet Jane' sans sombrer dans le ridicule mérite bien un minimum de respect.
Evidemment, chacun est libre de trouver telle ou telle reprise plus ou moins réussie en fonction de ses relations affectives avec le titre original. Mais Sweet a réalisé un travail honnête, s'appropriant les titres sans artifice inutile. Il en ressort un album qui, s'il n'est ni original, ni inoubliable, procure une écoute agréable.