De temps à autre, un retour aux sources ou à nos racines s’impose, pour retrouver, avec toute la perspective du temps et à travers la plénitude de notre vécu, ce qui jadis fut familier et siège pour toujours dans notre cœur. C’est par cette phrase pleine de sagesse et relatant parfaitement son parcours que Loreena Mc Kennitt présente son neuvième album studio.
Après avoir parcouru le monde et enrichi sa musique des influences et souvenirs rapportés lors de ses multiples voyages, la Canadienne à la voix d’or revient effectivement aux sources de son parcours musical. The Wind That Shakes The Barley nous présente ainsi neuf titres issus de la tradition celtique, certains popularisés précédemment par d’autres interprètes comme Alan Stivell (Brian Boru’s March) ou encore Sinead O’ Connor (The Wind That Shakes The Barley). Comme d’habitude, les arrangements sont on ne peut plus soignés, et la multitude d’instruments qui interviennent donne une couleur toute particulière à ces réinterprétations, sans parler bien-entendu de la voix en or de Loreena Mc Kennitt qui, avec Lisa Gerrard, doit détenir la palme du nombre de frissons à la minute procurés à son écoute. Quelques notes de harpe pour compléter le tableau, et il ne reste plus qu’à fondre de plaisir dans son fauteuil.
Passée la première plage, dont les arrangements métissés évoquent la période la plus récente sa discographie (An Ancient Muse ou The Book Of Secrets), Loreena Mc Kennit revient ensuite à des titres plus classiques, à forte coloration celtique, soutenus notamment par des Uileann Pipes de toute beauté. La profusion de sonorités apportée par le mélange des instruments acoustiques, permet de décliner un style tout en nuances, même si l’on pourra regretter un léger manque de titres dynamiques.
Proche de Parallel Dreams ou The Visit, mais sans dériver vers le côté grandiloquent de certains titres de ce dernier, The Wind That Shakes The Barley est une nouvelle démonstration de la capacité de Loreena Mc Kennitt à transformer en or tout ce qu’elle touche. Loin de se contenter de simples reprises de chansons traditionnelles, notre artiste s’en réapproprie avec magnificence chaque note, chaque accord, et ce pour notre plus grand bonheur auditif.