Troisième album en 10 ans pour ce groupe qui n’est pourtant à l’origine que le side-project d’Alex Kraft, guitariste live de Sodom. Une telle longévité est assez surprenante au regard de la thématique initiale du groupe, basée sur le mariage d’ambiances Western spaghetti avec du Heavy-Metal et qui n’augurait pas forcément d'un avenir aussi long. Mais le groupe a su évoluer et s’affranchir de ce style improbable, pour ne plus en garder désormais que quelques traces.
Ainsi, si "Deadwood", "My Ol’ Rebel Heart" ou l’intro de "Saloon No. 10" renvoient indéniablement à cette ambiance Western, pour le reste, la musique de Dezperadoz ne se limite plus à un remake Heavy des B.O d’Ennio Morricone, de sorte que "Yippie Ya Yeah" ou "Badlands" ne dépareilleraient pas sur un album de The Cult. C’est d’ailleurs cette influence qui ressort le plus sur cet album. Au niveau vocal, la ressemblance avec la voix de Ian Astbury est parfois frappante.
Ce parallèle ne saurait cependant résumer à lui seul ce disque tant l'élargissement de l’univers musical de Dezperadoz est ici flagrant. Mais au-delà de ça, il convient surtout de saluer la richesse des compositions et la qualité de la production. Ce qui pourrait ne passer que pour une joyeuse pochade sans intérêt se révèle être un solide album de Heavy / Hard Rock qu’il est bien difficile de prendre en défaut. De l’énergique"Under The Gun", à l’épique "Train Of Souls", en passant par "My Gun And Me", une relecture d’un titre de leur premier album qui n’est pas sans rappeler leurs compatriotes de Scorpions, le groupe parvient à varier les ambiances sans jamais décevoir.
Ne vous fiez donc pas aux apparences, ce "Dead Man’s Hand" (une référence à la main que détenait Wild Bill Hickok lors de son décès), est un très solide album de Heavy-Rock dont la richesse est à même de séduire tout amateur de Hard-Rock.