Fort déjà d'une réputation scénique dans sa région natale pour avoir ouvert pour des groupes comme Cephalic Carnage ou Ion Dissonance, Equal Minds Theory est un jeune groupe du nord de la Russie dont l'album au titre tout simplement éponyme est le premier essai discographique. Et quand le groupe vous présente sa musique comme du métal progressif mélange de grindcore, de mathcore et de post-hardcore, autant dire que se lancer dans l'écoute de ce premier album s'annonce déjà comme un défi auditif à relever.
Et en effet, Equal Minds Theory n'a pas menti en nous assènant un métal des plus extrêmes avec quelquefois des effets électro torturés. La musique des Russes, que l'on pourrait qualifier de métalcore, est la rencontre improbable d'un Napalm Death, d'un Dillinger Escape Plan et d'un Meshuggah. Autant dire que l'ensemble décrasse les oreilles et part un peu dans tous les sens. A contrepied d'une certaine vérité, Equal Minds Theory démontre que les morceaux les plus courts ne sont pas forcément les meilleurs. A part le titre "Oceanbound" qui fait figure un peu d'exception les titres inférieurs à quatre minutes sont synonymes de salmigondis sonores dont on ne retient pas grand chose.
Ainsi, non seulement Equal Minds Theory décape les oreilles avec un chant gueulard purement métalcore sans relief mais il propose en outre une juxtaposition de plans musicaux sans réelle cohérence entre eux. Seuls les titres de plus de quatre minutes comme le plutôt bon "Lost Cosmonauts", le très mauvais "Holow Earth" ou l'inutilement trop long et soporifique (14 minutes) "The Icebreaker" développent une trame cohérente. Pour le reste pas grand chose à sauver si ce n'est de temps en temps quelques passages tout aussi brefs que bien sentis permettant de se dire qu'il s'agit plus d'une faute de goût que d'une incapacité.
Au final, cet album ne semble s'adresser qu'aux fans die-hard du métal extrême, à ceux qui n'ont pas peur de malmener leurs esgourdes endurcies. Ecouter Equal Minds Theory c'est un peu comme affronter une épreuve ascétique en se retrouvant seul face à la souffrance d'un premier album non maîtrisé, un peu cradingue qui ne semble savoir ni où aller ni, réellement, où nous emmener. A part peut-être le plus rapidement possible vers d'autres cieux musicaux beaucoup moins austères et surtout moins ennuyeux.