The Prestige est un groupe parisien créé en 2008 et qui, après un premier EP "A Series Of Catastrophe And Consequences" paru en 2009, publie son tout premier album intitulé "Black Mouths". Fort de prestations scéniques en première partie de groupes tels que August Burns Red ou Misery Signals, c'est sous la houlette de Guyom Paves (Headcharger, Anathema) pour la production et de Magnus Lindberg (Cult Of Luna, Poison The Well, Refused) pour le mixage, que s'est fait ce premier opus grand format du quatuor français.
Dès le titre d'ouverture, "The Truth", le ton est donné. The Prestige donne dans la catégorie musicale hardcore, et plus précisément dans le post-hardcore. Les ingrédients sont posés : quelques riffs basiques, des variations de rythmes allant jusqu'au fort ralentissement de tempo, et un chant très gueulard, à l'arrache, à la limite d'une certaine catégorie de chant métalcore. "The Truth", sans faire des étincelles, s'avère un bon petit morceau d'entame, tandis que "Burn Down Vegas" et "Ballroom" montrent déjà certaines limites. En effet, au bout de trois morceaux on s'étonne déjà de n'avoir pas été marqué plus que cela par la musique des Parisiens et à partir de "Crane Flies", l'ennui commence à poindre. Heureusement que l'extrême fin du morceau apporte un peu de variété avec l'introduction d'un chant clair et pausé.
Le problème de The Prestige, c'est qu'il ne développe aucun riff bétonné, ni même de mélodies accrocheuses, qu'elles soient instrumentales ou vocales. Le chant, à de très rares exceptions, est d'une profonde monotonie et devient même rapidement usant pour les nerfs. Instrumentalement, The Prestige donne l'impression de n'avoir pas grand chose à dire malgré quelques belles petites choses distillées de façon trop fugace pour relever le tout. Enfin, que dire du titre aussi mauvais qu'inutile qu'est l'instrumental "A Thousand Trees In My Closet" et ou de la conclusion "Hooks And Lips" hors de propos et en forme de ballade ?
Il est quand même un comble pour un disque de hardcore, que la composition la plus digne d'intérêt demeure une pseudo-ballade instrumentale portant bien son nom, "Pluie", se situant aux antipodes du genre musical défendu. Ce titre constitue une bonne aération au milieu d'un disque qui, outre de ne rien proposer de réellement accrocheur, ne semble pas avoir grand chose à exprimer. "Black Mouths" manque malheureusement autant d'ambition que de conviction...