Avec la régularité d'une horloge, Steve Thorne sort un album tous les deux ans (à peu près) depuis 2005, et c'est donc sans réelle surprise que nous accueillons avec "Crimes And Reasons" cette quatrième offrande déposée sur l'autel du rock progressif.
Si l'inspiration reste bien ancrée dans le prog coloré néo, au niveau du line-up le maître d'œuvre a été moins gourmand que précédemment puisqu'on ne compte que quatre musiciens à ses cotés (contre dix pour "Into The Eather"), mais pas les plus mauvais ni les plus méconnus : Gary Chandler, Martin Orford, Nick D'Virgilio et Tony Levin. Ce "Crimes And Reasons" est constitué de 10 titres de longueur moyenne (pour du prog) dont la durée s'échelonne entre un peu moins de quatre minutes et un durant à peine plus de huit. Pas de longue composition donc, mais après les trois premiers albums l'auditeur s'est habitué à ce format presque court, la marque de fabrique de Steve Thorne en quelque sorte.
Que dire de plus de ce nouvel opus ? Les tatillons diront que c'est plus pop que prog, et les détracteurs diront que les compositions courtes manquent d'envolées de guitare ou de clavier. Alors que ceux, fans de la première heure, qui apprécient les créations de Steve Thorne depuis "Emotional Creatures: Part One" ne pourront qu'aimer ces chansons posées comme des diamants sur un écrin de musique. Sur une écoute rapide, l'œuvre peut sembler manquer de variété malgré des tempos qui s'échelonnent entre la douce ballade bucolique de "Distant Thunder" et le rock plus pêchu de "Already Dead", mais ce serait passer sous silence des pépites telles que le final de "Making Plans" où Chandler donne le meilleur de lui-même.
"Crimes And Reasons" est juste un album de plus dans la discographie de Steve Thorne, aussi bon que les précédents, aussi irréprochable dans l'interprétation. Le plaisir qu'il apporte ne s'analyse pas, il se ressent, et je ne chercherai pas à convaincre les réfractaires par de vaines démonstrations.