Même si cet album, à sa sortie, n'a pas scotché les amateurs de metal traditionnel, sa rareté explique que Lion Music le réédite trois ans plus tard, agrémenté de trois morceaux supplémentaires : "take a look around", "dogtown shuffle" et "spread my wings" (version acoustique). Le tout en édition limitée digipack.
Parmi les bonus, c'est le second qui retient le plus l'attention, bien qu'instrumental. On comprend alors tout le potentiel de cette réunion de talents. Anders Johansson, qui gagne sa vie avec les "chevaliers" de Hammerfall, éblouit par sa technique, la richesse de ses rythmes, sa maîtrise des cymbales. Ca rappelle ses contributions au projet du brother Jens, le groupe Fission. Tout simplement époustouflant ! Et derrière, un groove de dingue, des solos magiques qui jaillissent de partout.
Si j'évoque ce morceau, c'est aussi parce que curieusement, c'est la batterie qui ressort de cette heure de musique. L'ensemble s'avère bon, bien joué, bien chanté, mais sans grande originalité, surtout si on considère que Empire joue du metal comme il y a 20 ans, avec un son quand même actualisé. L'album bénéficie des apports de Neil Murray à la basse et du cogneur précité, renforcés par Don Airey aux claviers. Déjà assez pour éloigner "hypnotica" de la médiocrité.
Si le chant, partagé entre les suraigus de Mark Boals et les accents à la Geoff Tate de Lance King, manque de personnalité, on regrette également les refrains très moyens et le ton général, encore une fois sans la petite étincelle qui fait qu'on retient vraiment les morceaux. On passe de titres proches de TNT ou Queensryche première époque (celle de "the Warning") à du big rock ou même du party rock ("take a look around"). Et au milieu, de superbes parties instrumentales, illuminées par les traits de génie de Johansson et les duels de guitare. Mais nous resservir les riffs "cavalerie" à la "trooper" de Maiden, voire certaines lignes mélodiques du Saxon des années 80, ça refroidit...