Tout en restant profondément à part au sein de la scène Rock, Ulver a tendance depuis quelques albums à devenir plus abordable pour le commun des mortels. Certes, le groupe norvégien reste assez inclassable, entre post-rock, pop, électro et ambiant, mais "War Of The Roses" était plus digeste, et malgré quelques fans déçus, il avait réussi à fédérer beaucoup de monde en s'appuyant sur d'excellentes qualités artistiques.
Un an après, le groupe est déjà de retour avec "Childhood's End". Ce disque ne présente pas de matériel original mais des reprises de titres rock psychédélique, 16 titres issus de l'émergence du genre et de son apogée entre 1966 et 1969. Le groupe n'a pas choisi la facilité en effectuant un vrai travail d'archéologue, car à côté de quelques noms assez connus, il est allé rechercher des formations plus obscures n'ayant souvent sorti qu'un ou deux disques, voire même juste quelques singles.
Ainsi, ce disque illustré par une célèbre et douloureuse image de la guerre du Vietnam, est un véritable hommage à une scène qui fut très prolifique. Ulver ne change guère la structure des titres et s'adapte à ces chansons en les reprenant très fidèlement. De fait, l'écoute est un voyage dans les années 60 et le flower-power, une aventure envoutante et magique tant Ulver semble avoir compris l'essence même de cette musique et de ce mouvement.
L'ensemble est cohérent et chaque morceau apporte sa pierre à l'édifice. Peu de tubes connus sont au programme puisque seuls Jefferson Airplane, The Byrds ou éventuellement The Pretty Things évoqueront quelque chose aux connaisseurs. Ainsi, que ce soient "Bracelets Of Fingers" et ses love love love introductif, "Today" de Jefferson Airplane ou "Dark In The Back", la relaxation est de mise, envoyant l'auditeur dans une autre galaxie, loin des soucis actuels de notre époque.
Amateurs de musique planante ou nostalgiques d'une époque de plaisir et d'insouciance, "Childhood's End" ne pourra que vous séduire. Quand Ulver rend hommage à ses ancêtres, il le fait avec ferveur et honnêteté ce que l'on ne pourra que saluer...